Si je n’écris
pas que dans le genre érotique, il me semble opportun de planter une bonne fois
pour toutes, le décor de mes récits, d’en expliquer l’esprit, les raisons de
leur publication sous forme de nouvelle et les buts recherchés. Cela passe
nécessairement par la case définitions de base de quelques généralités, pour
une meilleure compréhension.
► Qu’est-ce que l’érotisme ?
On peut définir
trois genres principaux aux textes parlant de sexe ou l’utilisant comme effet
littéraire, ponctuel, transitoire ou permanent.
— La sensualité
La sensualité
évoque un acte sexuel, plus ou moins dense, généralement lié à un texte où les
sentiments prédominent, souvent entre deux adultes qui s’aiment, au travers d’images
poétiques ou allégoriques et où il
devient difficile de savoir exactement ce qui s’y déroule.
— L’érotisme
L’érotisme ne mêle
pas obligatoirement sexe et sentiments, permet l’écriture de tous les actes
possibles et imaginables, à deux ou à plusieurs, laissant la part belle aux fantasmes
ou aux pratiques dites déviantes, et dont la notion sentimentale peut être
absolument présente ou complètement ignorée.
— La pornographie
Est à l’identique
de l’érotisme, la seule différence sera dans le vocabulaire utilisé et la
moindre scénarisation des actes qui se suivent à un rythme effréné sans
pratiquement jamais s’adosser à une histoire construite et dont les sentiments
sont très souvent proscrits. C’est un genre à part entière, qu’il ne faut pas
délaisser ou mettre au ban de la littérature.
► Qu’est-ce que le format de publication ?
Je passe
volontiers sur les termes techniques de ce domaine pour en aborder simplement
les deux plus courants.
— La nouvelle
C’est un récit
rapide, au rythme soutenu, induisant peu de personnages, avec malgré tout une
intrigue ficelée, au dénouement rapide et qui possède, en général, un final surprenant.
— Le roman
C’est avant tout
une fiction beaucoup plus longue, donc chapitrée, qui s’appuie sur un nombre de
personnages plus important, avec des scènes de transition, des effets de fausses
pistes, d’indices et des personnages à la psychologie plus creusée. Le scénario
apporte des solutions à tiroirs et repose sur un travail beaucoup plus long et
compliqué de l’auteur.
► La littérature sur le sexe est-elle
nécessairement hétérosexuelle ?
N’en déplaise à
quelques rares attardés, le genre érotique comprend absolument toutes les
identités sexuelles et heureusement !
— L’hétérosexualité.
— La bisexualité.
— L’homosexualité.
Je ne vous ferai
pas l’affront de définir ces trois mots ! Mais dans le doute, un récit
érotique peut donc décrire un acte sexuel entre un homme et une femme, un homme
et un homme, une femme et une femme, voire encore une personne qui apprécie
tout autant son propre sexe comme l’autre. Autrement dit, un texte érotique peut
réunir tous les genres humains, dans leur grande diversité. Xénophobes et homophobes
peuvent passer leur chemin...
► Quelle doit être la part des sentiments
dans un récit érotique ?
Encore une fois,
il faut définir les genres.
— La romance
C’est simple,
peu de sexe, uniquement sensuel, et complètement voué aux sentiments.
— La romance érotique
Comme ci-dessus,
avec des scènes érotiques plus denses, mais nécessitant une base impérative de
sentiments.
— L’érotisme
Apparemment
opposé à la romance pure, les sentiments peuvent être pourtant présents dans un
texte érotique. Ou pas du tout. Ce style de récit implique une plus grande
fréquence de scènes sexuelles et les plus diverses pour ne pas dire les plus
osées, sans toutefois proscrire l’amour. C’est au choix de l’auteur et de son
récit.
► Quelle est la part de réalité dans un acte
sexuel écrit ?
Il ne faut
jamais perdre de vue que l’acte sexuel en lui-même dépend de la libido et du
plus intime de chacun. Ce qui est votre plus gros fantasme inavoué peut tout à
fait nourrir le quotidien de votre voisin et vice-versa. Ici, c’est une
question de choix, de vécu, de goûts et de rêves, strictement personnels. L’on
peut aimer le faire dans son lit, le samedi soir, avec son conjoint et c’est
tout à fait respectable. On peut aimer s’exhiber, courir les clubs d’échangisme,
tenter l’expérience du quatuor, et ce sera tout autant respectable et légitime.
Ne blâmez pas ce que vous ne connaissez pas ou ce que vous n’aimez pas, cela pourrait
être la meilleure règle. Mais dans la vie réelle et hors littérature, n’est-ce
pas une règle de vie, tout simplement ?
► Quelles sont les limites d’un bon texte
érotique ?
Les limites sont
propres à chaque auteur, avec la frontière infranchissable des bonnes mœurs,
dans les cadres définis précédemment. En résumé, tout ce qui se passe entre
adultes consentants ne peut être jugé comme immoral ou amoral. Les limites
seront très certainement celles de l’auteur et de ses goûts personnels. Je
reste persuadé qu’il est difficile d’expliquer un acte sexuel si on en ignore
tout. Maintenant, le talent de certains auteurs peut le permettre.
► À quoi peut servir un récit érotique ?
Mais à rêver,
bien sûr ! À aller beaucoup plus loin que le domaine d’expérience
personnelle, en stimulant l’imaginaire du lecteur.
De même, la
communication sexuelle dans les couples est souvent hasardeuse, pleine de
non-dits et l’on a toujours peur de décevoir, en avouant telle ou telle envie
de passer à autre chose. On en revient aux jugements induits par l’éducation et
l’on passe à côté de beaucoup d’expériences. Essayer ne veut pas dire obligatoirement
souscrire et si les deux conjoints échangeaient plus souvent sur les désirs et
les attentes de l’autre, est-ce que le couple n’en serait pas plus harmonieux ?
Alors un texte
érotique peut servir aussi à cela, à faire comprendre à l’autre que ce qui est écrit
est peut-être une aventure que l’on aimerait bien tenter.
► En conclusion, où se situent mes écrits
érotiques ?
C’était un peu
long pour en arriver à cette conclusion, mais devant l’idiotie et la perfidie
de certaines critiques, même si elles sont rares, je devais faire cette mise au
point des plus précises.
J’écris
des textes érotiques, souvent construits autour d’un scénario historique, parfois
contemporain, sous forme de nouvelles, mêlant souvent les genres hétéro, bi ou
homosexuels, avec des sentiments ou pas, selon le récit, évoquant aussi bien l’amour
à deux que la complicité d’un trio ou la folie d’un plus grand nombre, le sexe
au fond d’un lit que l’échangisme dans un club, la fessée d’une dominatrice que
la soumission d’un homme attaché, dans le respect d’une morale qui me semble
naturelle et dans le but de faire rêver mes lectrices et lecteurs. Point, à la
ligne.
Cela a le mérite
d’être clair, me semble-t-il. Ainsi, avec les deux séries publiées chez Harlequin – HQN, Les défis d’Angie et La
revanche d’Angie, vous n’imaginez pas combien de couples, plus ou moins
jeunes, m’ont écrit pour me remercier de leur avoir suggéré quelques idées de
jeux érotiques ! Il n’y a rien d’impossible dans mes textes, en plus du
respect des vérités historiques, j’y glisse des scènes qui peuvent vous sembler
hors d’atteinte jusqu’au jour ou vous franchirez le pas.
Mes textes ne
sont ni un mode d’emploi, ni un cours d’éducation sexuelle. Ils pointent du
doigt ce que vous avez vécu et ce que vous aimeriez vivre, mais surtout, ils
sont écrits dans le but principal de vous faire rêver, de vous offrir un bon
moment de lecture, même s’il est jugé trop court par certains.
Et pour
conclure, n’en déplaise à certaines aigries, tous mes textes érotiques
comportent une part sentimentale, plus ou moins exacerbée. J’ai un côté fleur
bleue que je ne peux renier ! Cela dit, j’ajoute que le sexe n’est pas qu’une
affaire de sentiments, comme l’inverse d’ailleurs, et que chacun devrait voir
midi à sa porte ou minuit dans un lit, même s’il n’est pas conjugal ou le sien.
À chacun sa liberté, dans le respect de celle de l’autre !
Bonne fin de
week-end, la plus érotique possible, à tous !
Amitiés
littéraires.
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