samedi 7 mai 2022

Ça n'arrive pas qu'aux autres... la preuve !

J’espère très sincèrement que ce billet sera le premier et le dernier du genre ! Ce qui suit n’est pas une fiction, mais bien pour moi, le partage des 72 heures les plus angoissantes de ces dernières années.

 



La douleur ouvre le champ des possibles. Les pires, bien entendu.

Dans la nuit de dimanche à lundi, bien installé devant un documentaire intéressant, j’ai ressenti une pression sourde au niveau du cœur. C’est parti aussi vite que c’était venu et je n’y ai prêté aucune attention. Mais c’est revenu. Et c’est resté. Puis la gêne s’est faite lancinante, suffisamment agaçante pour m’empêcher de dormir. Sensation étrange et instinctive que quelque chose ne va pas. À l’aube, je sentais que j’étais en danger, sans oser me l’avouer. Et quelques heures plus tard, c’est Madame qui a appelé le 15.

 


Les pompiers m’on offert le transport !

Le médecin du 15 a vite traduit ce qui m’arrivait et il m’a envoyé une ambulance. C’est donc un VSAV qui s’est déplacé, avec trois pompiers, aussi sympathiques qu’efficaces. Bon, on passe sur le relevé des constantes qui était catastrophique. Ils m’ont embarqué pour Charles Nicolle, le CHU de Rouen, dans un trajet très rapide pour l’urgence vitale, mais avec une bonne humeur très apaisante. J’ai une énorme pensée pour ces hommes qui mettent si souvent leur vie en jeu pour sauver leur prochain. Quelle que soit votre caserne, Maromme, Deville ou Canteleu, je vous salue bien bas, Messieurs, avec un profond respect et vous adresse mes remerciements les plus chaleureux.

 


Au CHU, ça a commencé par les urgences !

Escorté par les pompiers, tout s’est bien passé et mon admission a été rapide. Déjà à ce stade, j’ai pu apprécier la disponibilité de tous les soignants qui se mettent en quatre, malgré des situations souvent urgentes à gérer et des familles traumatisées qu’il faut rassurer. Alors, oui, je me suis retrouvé pendant des heures sur un brancard dans le couloir. Oui, mais j’ai été bien suivi, j’ai fait pas mal d’examens, des radios, et pas un quart d’heure sans qu’une infirmière, un interne ou un médecin ne passe me voir pour prendre de mes nouvelles et surtout, vérifier mes constantes. Au cours de l’après-midi, la sanction est tombée : je souffrais soit d’une embolie pulmonaire, soit d’un infarctus. Par conséquent, je me suis retrouvé en Cardiologie, soins intensifs.

 


Service Cardiologie - soins intensifs

Alors, dans la région, tout le monde le sait. La Cardio du CHU est un service de pointe, ultra-moderne, très réputé, y compris à l’extérieur de nos frontières. Ici, il y a même eu des premières mondiales sur la désynchronisation cardiaque. Donc, ce service, c’est du sérieux ! En fin de journée, le doute était vite levé. J’avais fait un infarctus du myocarde et dès mardi, donc le lendemain, je passais au bloc pour subir une coronarographie et la pose d’un stent. Bref, ils m’ont soigné et tout s’est très bien passé. Merci pour la technique de pointe !

 


Au-delà des techniques modernes d’investigation et de soin, quid de l’humain ?

En cardiologie, on est en droit de s’attendre à de l’urgence en toute chose et à des soins dispensés sur du matériel high-tech. Je viens de vous le dire, tout ça, c’est déjà de l’acquis pour ce service. Mais à quoi servirait ces belles technologies sans l’humain ?

À Rouen, ils m’ont remis sur pied en 72 heures, mais sans oublier la bienveillance des rapports humains. J’ai vraiment été dorloté, chouchouté et traité de la meilleure des manières, sans pour autant négliger l’aspect médical de ma pathologie. Croyez-moi, c’est très rassurant quand on répond à toutes vos questions pour expliquer ce vous arrive.

L’infarctus du myocarde, rien que le nom évoque des fins tragiques et ça fait très peur ! Oui, je peux dire que le couperet est passé très près cette fois. Cependant, dans ce service, j’ai été très bien soigné et vraiment entouré par des femmes et des hommes qui ont su rester humains en plus de leurs nombreuses qualités professionnelles. Agents de service, aides-soignantes, infirmières, internes, médecins, chirurgiens… je n’ai pas su mémoriser tous vos prénoms, mais sachez que je ne vous oublierai jamais. Oui, parce qu’en plus de m’avoir sauvé, vous m’avez ouvert la porte sur une autre vie.

 


Quelles conséquences pour l’auteur que je suis ?

Cette triste aventure a failli me coûter la vie et, forcément, ça va impacter mon avenir d’homme comme celui d’écrivain.

C’est étrange, mais ce n’est pas la première fois que je vois la mort en face. Pourtant, cet infarctus a tout bouleversé dans ma tête et fait voler en éclats bien des principes et de nombreuses vérités que je pensais indéboulonnables.

Aussi, je profite de ce billet pour vous annoncer, chères lectrices et chers lecteurs, que je vais considérablement lever le pied et ralentir mon rythme de production. Non, je ne vais pas arrêter d’écrire, pas de panique ! Je veux juste me consacrer un peu plus aux miens et à ma vie, prendre du recul, souffler un peu et le moment venu, entamer une nouvelle vie professionnelle, sans y sacrifier ma santé et toutes mes libertés.

Vous l’avez compris, cet infarctus m’a rappelé que nous ne sommes pas éternels et que la vie, un jour ou l’autre, ça finit toujours mal… mais le plus tard possible, c’est tout ce que je demande.

 


Encore quelques remerciements

Ma profonde gratitude va tout d’abord à Caroline, ma femme, qui a été présente d’un bout à l’autre de cet épisode de vie, ô combien angoissant. Un grand merci à ma famille, mes beaux-parents et ma petite belle-sœur, à mes tantes et surtout, à Mélanie, ma fille. Un autre remerciement à mon éditrice, Anita, qui m’aide pendant cette passe difficile. D’autres mercis aux amis proches comme aux plus lointains, qui se sont manifestés, sans faire de bruit, mais avec une gentillesse qui m’a fait beaucoup de bien. Quelques mots, un SMS, un appel, un mail… pas grand-chose, en réalité, mais ces petites attentions trouvent un écho démesuré chez celui qui est fauché par la maladie. Enfin, mes derniers remerciements iront à mes lectrices et mes lecteurs qui m’ont témoigné leur sympathie via le groupe ou par message privé.

 

Maintenant, vous êtes prévenu, je suis en mode convalescence et repos pour le mois à venir ! Merci de votre compréhension et de votre patience.

 

Belle journée et bon week-end à toute et tous !

Amitiés littéraires.

 

Nota Bene : J’imagine que vous serez nombreux à m’écrire en prenant connaissance de ce billet. Ne soyez pas vexé, mais je ne répondrai pas. car il est hors de question que je pesse des heures devant le clavier. Je vous prie de bien vouloir m’en excuser par avance. Merci.