vendredi 30 mai 2014

La création des personnages !



Pour écrire un récit, roman ou longue nouvelle, il faut des personnages, c’est évident. Mais avez-vous bien pensé à tout ?


Sur cette évidence, il faut se pencher plutôt deux fois qu’une, car c’est l’une des pistes importantes qui renforcera la crédibilité de votre texte. Avant de penser personnages, il faut poser les fondations de votre récit.

Le préambule absolument indispensable
Avant de foncer tête baissée dans la genèse de vos héros, il faut préparer votre histoire et la développer sur papier. Si vous avez achevé le « chapitrage » et la timeline de votre fiction, vous pouvez allez plus loin (cf. articles précédents sous le libellé Technique littéraire).
Vous avez donc sur votre bureau l’essentiel, l’ossature de votre récit. Vous devez savoir de quels personnages vous aurez besoin, à quel moment, dans quel but, avec quel rôle, etc.

La réflexion sur le sujet
Personnellement, j’ai besoin de créer mes personnages, de leur donner vie et cela commence par des feuilles de brouillons et des notes prises un peu n’importe comment. Je sais, c’est un peu confus mais c’est ainsi que je parviens à faire jaillir les idées puis à me structurer.

Les recherches
Eh bien oui, au risque de vous surprendre, il faut impérativement faire des recherches car, par exemple, si vous écrivez un récit sur la première guerre mondiale, il y avait peu de Kevin sur le front ! Soyez cohérent et faites coller vos personnages à la réalité ! En 14 – 18, les hommes s’appelaient plus facilement Pierre ou Joseph que Johnny.

Le nombre de personnages
Attention sur ce point aussi. Pour la narration, manœuvrer plusieurs personnages lors d’un dialogue risque de vous mettre dans l’embarras très rapidement. D’où l’importance de leur création en phase pré-écriture. Si vous n’avez jamais écrit de roman, commencez par vous limiter dans le nombre de personnages ou, ce qui me semble un sage conseil, lancez-vous par l’écriture de nouvelles. Ne pensez surtout pas que la nouvelle est un sous-genre littéraire ! Bien au contraire. Cela demande le même sérieux, beaucoup de technique et les éditeurs, surtout à l’heure du numérique, en sont très friands.

Principaux et secondaires
Mettez absolument le même soin dans la création de votre héros que dans celle des méchants et de tous les personnages secondaires. C’est important ! Si votre personnage principal est le flic qui mène l’enquête, soignez le profil de l’assassin qu’il traque, détaillez bien l’héroïne dont il tombera amoureux et n’oubliez pas l’adjoint du flic qui pourrait devenir prépondérant à un moment ou à un autre.

La création
Je vous donne ma méthode. Encore une fois ce n’est certainement pas la meilleure, elle est ce qu’elle est et fonctionne pour moi. Faites comme bon vous semble, je ne prétends pas détenir toutes les vérités !
J’ai donc créé un outil informatique via le tableur Excel. Quand j’ouvre un classeur, j’ajoute autant de feuilles nécessaires que de personnages prévus. Chaque onglet porte le prénom du personnage pour un repérage facile et rapide et un code couleur quand j’ai plus d’une douzaine de personnages à gérer. Vert pour les gentils, rouges pour les méchants et blanc pour les neutres. Sur chaque feuille, j’ai créé un masque avec toutes les informations possibles et imaginables, réparties comme ci-après.
Physiques : Taille, poids, couleur et coupe de cheveux, couleur des yeux, signes particuliers...
Moraux : Qualités, défauts, modus operandi, études, intellect...
Géographiques : Lieux de domicile, de travail, pays connus, localisation des actions passées...
Matérielles : Les possessions, la voiture, l’argent, les armes...
Enfin, j’ajoute une zone de commentaires libres. Dans cette case, je précise les modifications qui touchent le personnage en cours de récit. Par exemple, si le héros est blessé à l’épaule gauche dans le chapitre 1, quand il sera torse nu dans le chapitre 15, je n’ai pas obligatoirement en mémoire de quel côté je dois faire apparaître la cicatrice. Un simple coup d’œil sur cette rubrique me permet de ne pas commettre d’impairs.
Pour conclure, j’insère une dernière zone libre que je consulte souvent. En reprenant l’exemple de la blessure à l’épaule gauche ou pour tout autre fait important, je pointe l’action par un repérage dans mon texte. Par exemple : blessure – Ch. 5, p. 10.
Il n’y a rien de plus détestable que de chercher une information importante dans les dizaines de pages déjà écrites ! C’est un gain de temps incroyable.

Pour conclure, aujourd’hui et avec l’expérience, je me rends compte que j’en écris de moins en moins et que je vis tellement mon récit que mes personnages deviennent mon entourage le plus direct. Je les connais comme s’ils étaient bien réels et non fictifs. D’où ce spleen lorsque j’achève un récit. J’ai, à chaque fois, la détestable impression d’abandonner des amis !

J’en vois qui font la moue et grincent des dents. Eh bien non, l’écriture ne tolère pas de hasard, nécessite beaucoup de techniques et l’apprentissage est long, très long... C’est bien l’illustration claire et nette que le talent, quel qu’il soit, ne sera jamais suffisant !

Bonne journée !
Amitiés littéraires.

mardi 27 mai 2014

Intrigue, suspense et page turner !



Vous avez une bonne idée de scénario pour un polar, c’est bien. Voyons ce qui peut améliorer un récit et comment mettre tout cela en place.


L’intrigue
L’intrigue, c’est l’épine dorsale de votre roman, bien au-delà de vos personnages. Un crime, un méfait quelconque et l’enquête qui tend à trouver la solution de cette énigme, sont les deux piliers généralement reconnus et acceptés du polar ou du thriller. À cela s’ajoutent les fausses pistes, les indices, les personnages secondaires qui prennent soudainement de l’importance dans votre récit. C’est bien entendu valable pour d’autres genres, dans une moindre mesure.

Le suspense
Le suspense (et non le suspens, ce qui est une erreur) est primordial. Votre texte doit captiver le lecteur, le prendre par la main et lui couper le souffle par différents éléments que vous disséminez dans votre récit, en le prenant par surprise, au moment où il ne peut pas s’attendre à une action, une révélation, l’apparition d’un personnage ou d’un élément. C’est vous le maître d’œuvre de ce suspense qui doit demeurer graduel selon le genre littéraire dans lequel vous écrivez ! Une romance n’a guère besoin d’un suspense identique à celui qui rend Le silence des agneaux si angoissant.

Page turner
Cet anglicisme définie la qualité première d’un roman, c’est-à-dire le rendre inoubliable car le lecteur n’a pas pu le lâcher en cours de lecture et s’est presque senti obligé de « tourner les pages » jusqu’à la fin du récit. Ce phénomène est une belle récompense pour l’auteur quand son lecteur le lui dit. Mais il n’y a aucun hasard ! Cela se construit et pas n’importe comment.
Le phénomène page turner est simple. Vous achevez un chapitre sur un fait qui survient et vous n’en donnez la solution qu’au chapitre suivant, ou même plus loin dans le récit. Le lecteur qui n’a qu’une envie, comprendre, trouver la solution avant la fin, est tout simplement emporté et va lire jusqu’au bout sans pouvoir s’arrêter.

Comment mettre ces trois points en pratique ?
À chacun sa technique. Certains ont tellement de talent et d’intelligence de l’écriture, qu’ils peuvent se lancer sans rien faire au préalable et créer un récit sérieux et bien ficelé.
Pour ma part, je me vois plus du côté de l’artisan qui travaille et peaufine son texte. Comme je ne suis pas historien et que je n’ai pas la science infuse, je vous donne la méthode que j’ai mise en place.
Après avoir eu l’idée d’un roman, ce qui arrive quotidiennement, je fais le tri et il y a toujours l’une d’entre elles que j’ai plus envie d’écrire que les autres. À partir de ce simple constat, je travaille comme indiqué ci-après.
— Je couche mon idée sur le papier, en me limitant à trois ou quatre pages Word. L’intrigue s’y retrouve dans les grandes lignes, je mets en place les fausses pistes, celui qui portera le chapeau alors qu’il est innocent, etc.
— Dès ce moment, je crée mes personnages et cela fera certainement le thème d’un prochain billet. Je sais de qui je vais avoir besoin, quand, comment et pourquoi.
— Je mets en place une timeline. De fait, la chronologie est très importante pour le suspense d’un récit. Sur cette ligne de temps, j’insère les dates principales des faits, parfois même horodatés, je glisse les naissances, les âges des personnages à un instant T, etc.
— À ce moment, je vérifie mes informations pour rendre crédible mon récit. La plupart du temps, j’adosse mes fictions à des événements réels et cela donne une mesure supplémentaire au projet. Par contre, je me méfie de mes propres connaissances. Je vérifie absolument tout, concordances de temps pour les faits, existence à un moment donné de tel personnage réel cité, survenance des faits historiques, etc. C’est un long travail de fourmi mais la crédibilité d’un roman est à ce prix.
— J’arrive à la phase « chapitrage ». Désolé pour le néologisme, mais c’est le mot que je me suis inventé pour cette action. Je reprends mon histoire, mon intrigue et je la décompose dans les grandes lignes en insérant toutes les actions principales dans les chapitres adéquats. Cela me permet de ne pas oublier quelque chose et de créer ainsi un suspense. C’est à ce moment aussi que commence à mettre en place le « page turning » de mon récit.
C’est aussi le moyen d’avoir un découpage de chapitres cohérent. L’histoire doit glisser sereinement et se dérouler sans accroc pour le lecteur tout en conservant des longueurs homogènes à ceux-ci.
— Et je passe enfin à la phase écriture. Cela peut faire sourire, mais à ce stade, alors que j’ai tout ou à peu près tout structuré, je n’y reviens que très peu. Je suis imprégné de mon récit, je vis dedans et le monde extérieur a disparu. Quoi qu’il en soit, j’ai mes bases et je peux m’y référer en cas de souci ou d’un oubli toujours possible. La meilleure preuve est que lorsque j’achève un récit, je suis taciturne, maussade et presque de mauvaise humeur. J’ai l’impression d’abandonner les personnages auxquels je me suis habitué et avec qui j’ai vécu pendant quelques semaines.

Pourquoi une telle méthode ?
Saviez-vous qu’il existe des lecteurs, souvent administrateurs de blogs dits littéraires et qui ne cherchent qu’une chose : l’erreur dans un récit. Leur jeu favori est de traquer la faute dans une intrigue, l’anachronisme, les coquilles, qui ne jugent que les 1e et 4e de couverture puis finalement, en oublient de faire le principal, lire le roman et juger le récit.
En appliquant cette méthode, j’en ai évité pas mal et cela n’empêche pas certains énergumènes de m’envoyer encore des mails enflammés sur telle ou telle couverture ou de venir me donner des leçons sur le calibre des armes ou le nombre de cylindres d’un moteur...
En agissant ainsi, j’écarte les erreurs fatales comme les discussions stériles et critiques injustes, voire blessantes, qui n’apportent rien à personne. Je n’affirme pas que c’est la meilleure façon de faire, c’est tout simplement la mienne.
Ensuite, que l’on aime ou que l’on n’aime pas ce que j’écris, cela reste totalement subjectif et je n’entrerai pas dans ce débat qui demeure naturel et incontestable.

Bonne journée !
Amitiés littéraires.

dimanche 25 mai 2014

Prologue et épilogue du roman !



Ces deux parties d’un roman peuvent vous apporter beaucoup et vous rendre parfois de grands services. Commençons par les définitions de base.


Prologue
Étymologiquement, c’est la première partie d’une œuvre, celle qui vient avant le texte principal. Le prologue trouve sa source dans la comédie et le théâtre grecques. Cette première partie sera le lanceur de votre roman et rien ne doit se glisser entre celui-ci et les premier chapitre.

Épilogue
Comme le prologue, l’épilogue a les mêmes origines et demeure une constante de certains romans contemporains. Il se trouve donc à la fin de votre récit et doit suivre impérativement le dernier chapitre de votre récit.

Quelques règles générales
— Il n’y a aucune obligation d’insérer un prologue ou un épilogue dans votre roman. Beaucoup les utilisent, souvent à tort, alors que ces deux parties optionnelles peuvent devenir de redoutables alliées à la création, puis à l’installation de l’intrigue.
— Vous ne devez pas les utiliser pour résumer votre récit ou donner la solution d’une énigme. Pour faire simple, vous ne devez pas livrer la clé de votre histoire, encore moins la serrure, mais par exemple pourquoi cette clé existe. Nous y reviendrons plus loin.
— Si la longueur du texte de l’une et l’autre de ces deux parties n’impose pas de règles particulières, un prologue de trois lignes serait une erreur. Bien que... Communément, certains auteurs s’accordent à limiter le prologue à cinq pages. C’est à mon avis une erreur lourde de conséquences.

Comment utiliser prologue et épilogue de la meilleure manière
Chacun peut y mettre ce qu’il veut mais personnellement, je pense que pour utiliser ces deux armes fatales, il est impératif d’avoir construit votre récit et de l’avoir pensé bien avant de passer à la phase de l’écriture. Par ailleurs, si vous espérez écrire un roman sans l’avoir préconçu dans votre esprit, sans jeter des idées sur quelques feuilles, préparer vos personnages, si vous pensez pouvoir construire votre intrigue et les phases principales en cours d’écriture, vous pouvez non seulement oublier le prologue ou l’épilogue, mais abandonnez l’idée même d’écrire. Ne pensez pas que l’on rédige un livre comme une rédac’ lorsque vous étiez au lycée.
Maintenant, vous pouvez vous lancer et vous serez peut-être le futur Victor Hugo des temps modernes, je vous le souhaite en tout cas, mais pour les autres, les artisans laborieux de l’écriture comme moi, mieux vaux préparer votre écriture et planter le décor à l’avance.
Grâce à votre travail préparatoire, vous savez ou vous devriez savoir quelles seront les phases importantes, les rebondissements de votre récit et maîtriser toutes les clés qui devront entretenir le suspense de votre roman.
Et c’est dans cette hypothèse que vous allez pouvoir jouer du prologue comme de l’épilogue pour le plus grand plaisir de vos lecteurs.

Le prologue et l’épilogue par l’exemple
Prenons un polar simple. Un assassin, une victime, un enquêteur et les autres personnages secondaires qui se croiseront et interagiront au cours d’une enquête riche en révélations, contretemps, fausses pistes, etc.
Vous ne devez pas révéler le nom de l’assassin dans le prologue mais par contre, en vous montrant subtil et en jouant sur l’anonymat des prénoms, expliquer par quelques scènes judicieuses pourquoi il est devenu un tueur, comment il choisit sa proie, sa psychologie ou encore son modus vivendi. Vous pouvez décrire l’horreur d’un crime sans donner de noms. Vous pourriez aussi expliquer pourquoi l’enquêteur est une vedette de la Crim’ ou encore les raisons qui font que la victime est devenue justement une victime. Les pistes sont nombreuses et les choix multiples. C’est à vous de le construire.
Idem, dans l’épilogue, alors que le récit est achevé, le tueur arrêté et où tout semble revenu à la normale, l’épilogue peut apporter plusieurs issues à votre récit. Le tueur que l’on croit arrêté s’évade et le lecteur peut déduire que votre roman aura une suite. La sœur de la victime devient la maîtresse de l’enquêteur, on révèle un quiproquo qui a permis de solutionner l’affaire, on trouve un dernier indice levant le doute d’une question posée dans le dernier chapitre, etc. Dans cette partie, il faut apporter un complément d’information à la fin de votre récit et principalement sur le devenir de vos personnages clés ou de votre intrigue et si possible, en créant un effet de surprise et/ou de soulagement pour le lecteur.

Ma vision du prologue et de l’épilogue
Contrairement aux règles établies, je n’ai pas de longueur limite pour l’un ou l’autre. J’ai rédigé des prologues de deux ou trois pages tandis que d’autres sont bien plus longs que les chapitres du récit !
Comme je construis mon récit à l’avance en concrétisant l’idée de base par une phase de recherches, de « chapitrage », de calcul de mes fausses pistes ou de l’intrigue, je sais parfaitement à l’avance de quoi ou de qui j’aurai besoin pour expliquer tel ou tel événement. C’est ainsi que mes prologues semblent faire tache parfois dans le décor ! Le lecteur ne comprend que bien plus tard les raisons de sa présence.
Si je prends mon thriller Il ne fallait pas faire pleurer le loup, le prologue est une légende amérindienne et le premier chapitre démarre dans le Paris contemporain. C’est volontairement choquant et l’on ne comprend l’explication qu’à la fin du récit.
De même, j’utilise l’épilogue aux fins d’un ultime rebondissement. Je l’appelle pour ma part, la dernière gifle. Je souhaite que le lecteur soit surpris, jusqu’au bout et alors même qu’il pense le roman achevé, l’énigme solutionnée, il découvre le fait qui explique, démontre, prouve ou révèle le dernier détail d’importance du récit. C’est pourquoi mes romans sont généralement constitués ainsi : prologue, texte principal et épilogue.
Pour revenir à Il ne fallait pas faire pleurer le loup, l’épilogue fait un flash-back sur la légende évoquée dans le prologue. La boucle est bouclée et la dernière partie donne un ultime rebond qui laissera le lecteur obligatoirement songeur, car maintenant il sait pratiquement tout et il ne pouvait pas s’y attendre.

Voilà, j’espère que c’est un peu plus clair et j’imagine que pour bon nombre d’entre vous, ce billet ne vous aura apporté que peu de choses. Pourtant, j’avais envie d’en parler car lorsque j’ai commencé à écrire, personne n’est venu me dire le rôle de ces deux parties importantes d’un roman. Même si cela tombe sous le bon sens... J’essaie de penser à ceux qui débutent afin de leur donner des pistes et c’est bien le but de cette nouvelle rubrique !

Bonne fin de week-end !
Amitiés littéraires.

samedi 24 mai 2014

Rubrique AVIS DES LECTEURS mise à jour !



Je devais le faire depuis longtemps et je me suis enfin décidé. Cela a nécessité quelques heures de travail pour vous donner accès aux derniers retours de lecture.

La rubrique Avis des lecteurs a donc été mise à jour et l’ordre chronologique des commentaires, inversé, soit du plus récent au plus ancien. De plus, vous découvrirez aussi quelques retours sur les derniers romans qui ont été ajoutés. Je me suis volontairement réduit aux romans pour cette section car vous verrez qu’elle est déjà très dense.

Je vous souhaite donc une bonne visite ! Vous pouvez accéder à cette section via la barre de navigation de ce blog.


Bonne fin de journée !
Amitiés littéraires.