Ces
deux parties d’un roman peuvent vous apporter beaucoup et vous rendre parfois
de grands services. Commençons par les définitions de base.
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Prologue
Étymologiquement,
c’est la première partie d’une œuvre, celle qui vient avant le texte principal.
Le prologue trouve sa source dans la comédie et le théâtre grecques. Cette
première partie sera le lanceur de votre roman et rien ne doit se glisser entre
celui-ci et les premier chapitre.
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Épilogue
Comme
le prologue, l’épilogue a les mêmes origines et demeure une constante de
certains romans contemporains. Il se trouve donc à la fin de votre récit et
doit suivre impérativement le dernier chapitre de votre récit.
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Quelques règles générales
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Il n’y a aucune obligation d’insérer un prologue ou un épilogue dans votre
roman. Beaucoup les utilisent, souvent à tort, alors que ces deux parties optionnelles
peuvent devenir de redoutables alliées à la création, puis à l’installation de
l’intrigue.
—
Vous ne devez pas les utiliser pour résumer votre récit ou donner la solution d’une
énigme. Pour faire simple, vous ne devez pas livrer la clé de votre histoire,
encore moins la serrure, mais par exemple pourquoi cette clé existe. Nous y
reviendrons plus loin.
—
Si la longueur du texte de l’une et l’autre de ces deux parties n’impose pas de
règles particulières, un prologue de trois lignes serait une erreur. Bien
que... Communément, certains auteurs s’accordent à limiter le prologue à cinq
pages. C’est à mon avis une erreur lourde de conséquences.
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Comment utiliser prologue et épilogue de
la meilleure manière
Chacun
peut y mettre ce qu’il veut mais personnellement, je pense que pour utiliser
ces deux armes fatales, il est impératif d’avoir construit votre récit et de l’avoir
pensé bien avant de passer à la phase de l’écriture. Par ailleurs, si vous
espérez écrire un roman sans l’avoir préconçu dans votre esprit, sans jeter des
idées sur quelques feuilles, préparer vos personnages, si vous pensez pouvoir
construire votre intrigue et les phases principales en cours d’écriture, vous
pouvez non seulement oublier le prologue ou l’épilogue, mais abandonnez l’idée
même d’écrire. Ne pensez pas que l’on rédige un livre comme une rédac’ lorsque
vous étiez au lycée.
Maintenant,
vous pouvez vous lancer et vous serez peut-être le futur Victor Hugo des temps
modernes, je vous le souhaite en tout cas, mais pour les autres, les artisans laborieux
de l’écriture comme moi, mieux vaux préparer votre écriture et planter le décor
à l’avance.
Grâce
à votre travail préparatoire, vous savez ou vous devriez savoir quelles seront
les phases importantes, les rebondissements de votre récit et maîtriser toutes
les clés qui devront entretenir le suspense de votre roman.
Et
c’est dans cette hypothèse que vous allez pouvoir jouer du prologue comme de l’épilogue
pour le plus grand plaisir de vos lecteurs.
■ Le prologue et l’épilogue par l’exemple
Prenons
un polar simple. Un assassin, une victime, un enquêteur et les autres
personnages secondaires qui se croiseront et interagiront au cours d’une
enquête riche en révélations, contretemps, fausses pistes, etc.
Vous
ne devez pas révéler le nom de l’assassin dans le prologue mais par contre, en
vous montrant subtil et en jouant sur l’anonymat des prénoms, expliquer par
quelques scènes judicieuses pourquoi il est devenu un tueur, comment il choisit
sa proie, sa psychologie ou encore son modus vivendi. Vous pouvez décrire l’horreur
d’un crime sans donner de noms. Vous pourriez aussi expliquer pourquoi l’enquêteur
est une vedette de la Crim’ ou encore les raisons qui font que la victime est
devenue justement une victime. Les pistes sont nombreuses et les choix
multiples. C’est à vous de le construire.
Idem,
dans l’épilogue, alors que le récit est achevé, le tueur arrêté et où tout
semble revenu à la normale, l’épilogue peut apporter plusieurs issues à votre
récit. Le tueur que l’on croit arrêté s’évade et le lecteur peut déduire que
votre roman aura une suite. La sœur de la victime devient la maîtresse de l’enquêteur,
on révèle un quiproquo qui a permis de solutionner l’affaire, on trouve un
dernier indice levant le doute d’une question posée dans le dernier chapitre,
etc. Dans cette partie, il faut apporter un complément d’information à la fin de
votre récit et principalement sur le devenir de vos personnages clés ou de
votre intrigue et si possible, en créant un effet de surprise et/ou de
soulagement pour le lecteur.
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Ma vision du prologue et de l’épilogue
Contrairement
aux règles établies, je n’ai pas de longueur limite pour l’un ou l’autre. J’ai
rédigé des prologues de deux ou trois pages tandis que d’autres sont bien plus
longs que les chapitres du récit !
Comme
je construis mon récit à l’avance en concrétisant l’idée de base par une phase
de recherches, de « chapitrage », de calcul de mes fausses pistes ou
de l’intrigue, je sais parfaitement à l’avance de quoi ou de qui j’aurai besoin
pour expliquer tel ou tel événement. C’est ainsi que mes prologues semblent
faire tache parfois dans le décor ! Le lecteur ne comprend que bien plus
tard les raisons de sa présence.
Si
je prends mon thriller Il ne fallait pas
faire pleurer le loup, le prologue est une légende amérindienne et le
premier chapitre démarre dans le Paris contemporain. C’est volontairement choquant
et l’on ne comprend l’explication qu’à la fin du récit.
De
même, j’utilise l’épilogue aux fins d’un ultime rebondissement. Je l’appelle
pour ma part, la dernière gifle. Je
souhaite que le lecteur soit surpris, jusqu’au bout et alors même qu’il pense
le roman achevé, l’énigme solutionnée, il découvre le fait qui explique,
démontre, prouve ou révèle le dernier détail d’importance du récit. C’est
pourquoi mes romans sont généralement constitués ainsi : prologue, texte
principal et épilogue.
Pour
revenir à Il ne fallait pas faire
pleurer le loup, l’épilogue fait un flash-back sur la légende évoquée dans
le prologue. La boucle est bouclée et la dernière partie donne un ultime rebond
qui laissera le lecteur obligatoirement songeur, car maintenant il sait pratiquement
tout et il ne pouvait pas s’y attendre.
Voilà,
j’espère que c’est un peu plus clair et j’imagine que pour bon nombre d’entre
vous, ce billet ne vous aura apporté que peu de choses. Pourtant, j’avais envie
d’en parler car lorsque j’ai commencé à écrire, personne n’est venu me dire le
rôle de ces deux parties importantes d’un roman. Même si cela tombe sous le bon
sens... J’essaie de penser à ceux qui débutent afin de leur donner des pistes
et c’est bien le but de cette nouvelle rubrique !
Bonne
fin de week-end !
Amitiés
littéraires.
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