dimanche 25 mai 2014

Prologue et épilogue du roman !



Ces deux parties d’un roman peuvent vous apporter beaucoup et vous rendre parfois de grands services. Commençons par les définitions de base.


Prologue
Étymologiquement, c’est la première partie d’une œuvre, celle qui vient avant le texte principal. Le prologue trouve sa source dans la comédie et le théâtre grecques. Cette première partie sera le lanceur de votre roman et rien ne doit se glisser entre celui-ci et les premier chapitre.

Épilogue
Comme le prologue, l’épilogue a les mêmes origines et demeure une constante de certains romans contemporains. Il se trouve donc à la fin de votre récit et doit suivre impérativement le dernier chapitre de votre récit.

Quelques règles générales
— Il n’y a aucune obligation d’insérer un prologue ou un épilogue dans votre roman. Beaucoup les utilisent, souvent à tort, alors que ces deux parties optionnelles peuvent devenir de redoutables alliées à la création, puis à l’installation de l’intrigue.
— Vous ne devez pas les utiliser pour résumer votre récit ou donner la solution d’une énigme. Pour faire simple, vous ne devez pas livrer la clé de votre histoire, encore moins la serrure, mais par exemple pourquoi cette clé existe. Nous y reviendrons plus loin.
— Si la longueur du texte de l’une et l’autre de ces deux parties n’impose pas de règles particulières, un prologue de trois lignes serait une erreur. Bien que... Communément, certains auteurs s’accordent à limiter le prologue à cinq pages. C’est à mon avis une erreur lourde de conséquences.

Comment utiliser prologue et épilogue de la meilleure manière
Chacun peut y mettre ce qu’il veut mais personnellement, je pense que pour utiliser ces deux armes fatales, il est impératif d’avoir construit votre récit et de l’avoir pensé bien avant de passer à la phase de l’écriture. Par ailleurs, si vous espérez écrire un roman sans l’avoir préconçu dans votre esprit, sans jeter des idées sur quelques feuilles, préparer vos personnages, si vous pensez pouvoir construire votre intrigue et les phases principales en cours d’écriture, vous pouvez non seulement oublier le prologue ou l’épilogue, mais abandonnez l’idée même d’écrire. Ne pensez pas que l’on rédige un livre comme une rédac’ lorsque vous étiez au lycée.
Maintenant, vous pouvez vous lancer et vous serez peut-être le futur Victor Hugo des temps modernes, je vous le souhaite en tout cas, mais pour les autres, les artisans laborieux de l’écriture comme moi, mieux vaux préparer votre écriture et planter le décor à l’avance.
Grâce à votre travail préparatoire, vous savez ou vous devriez savoir quelles seront les phases importantes, les rebondissements de votre récit et maîtriser toutes les clés qui devront entretenir le suspense de votre roman.
Et c’est dans cette hypothèse que vous allez pouvoir jouer du prologue comme de l’épilogue pour le plus grand plaisir de vos lecteurs.

Le prologue et l’épilogue par l’exemple
Prenons un polar simple. Un assassin, une victime, un enquêteur et les autres personnages secondaires qui se croiseront et interagiront au cours d’une enquête riche en révélations, contretemps, fausses pistes, etc.
Vous ne devez pas révéler le nom de l’assassin dans le prologue mais par contre, en vous montrant subtil et en jouant sur l’anonymat des prénoms, expliquer par quelques scènes judicieuses pourquoi il est devenu un tueur, comment il choisit sa proie, sa psychologie ou encore son modus vivendi. Vous pouvez décrire l’horreur d’un crime sans donner de noms. Vous pourriez aussi expliquer pourquoi l’enquêteur est une vedette de la Crim’ ou encore les raisons qui font que la victime est devenue justement une victime. Les pistes sont nombreuses et les choix multiples. C’est à vous de le construire.
Idem, dans l’épilogue, alors que le récit est achevé, le tueur arrêté et où tout semble revenu à la normale, l’épilogue peut apporter plusieurs issues à votre récit. Le tueur que l’on croit arrêté s’évade et le lecteur peut déduire que votre roman aura une suite. La sœur de la victime devient la maîtresse de l’enquêteur, on révèle un quiproquo qui a permis de solutionner l’affaire, on trouve un dernier indice levant le doute d’une question posée dans le dernier chapitre, etc. Dans cette partie, il faut apporter un complément d’information à la fin de votre récit et principalement sur le devenir de vos personnages clés ou de votre intrigue et si possible, en créant un effet de surprise et/ou de soulagement pour le lecteur.

Ma vision du prologue et de l’épilogue
Contrairement aux règles établies, je n’ai pas de longueur limite pour l’un ou l’autre. J’ai rédigé des prologues de deux ou trois pages tandis que d’autres sont bien plus longs que les chapitres du récit !
Comme je construis mon récit à l’avance en concrétisant l’idée de base par une phase de recherches, de « chapitrage », de calcul de mes fausses pistes ou de l’intrigue, je sais parfaitement à l’avance de quoi ou de qui j’aurai besoin pour expliquer tel ou tel événement. C’est ainsi que mes prologues semblent faire tache parfois dans le décor ! Le lecteur ne comprend que bien plus tard les raisons de sa présence.
Si je prends mon thriller Il ne fallait pas faire pleurer le loup, le prologue est une légende amérindienne et le premier chapitre démarre dans le Paris contemporain. C’est volontairement choquant et l’on ne comprend l’explication qu’à la fin du récit.
De même, j’utilise l’épilogue aux fins d’un ultime rebondissement. Je l’appelle pour ma part, la dernière gifle. Je souhaite que le lecteur soit surpris, jusqu’au bout et alors même qu’il pense le roman achevé, l’énigme solutionnée, il découvre le fait qui explique, démontre, prouve ou révèle le dernier détail d’importance du récit. C’est pourquoi mes romans sont généralement constitués ainsi : prologue, texte principal et épilogue.
Pour revenir à Il ne fallait pas faire pleurer le loup, l’épilogue fait un flash-back sur la légende évoquée dans le prologue. La boucle est bouclée et la dernière partie donne un ultime rebond qui laissera le lecteur obligatoirement songeur, car maintenant il sait pratiquement tout et il ne pouvait pas s’y attendre.

Voilà, j’espère que c’est un peu plus clair et j’imagine que pour bon nombre d’entre vous, ce billet ne vous aura apporté que peu de choses. Pourtant, j’avais envie d’en parler car lorsque j’ai commencé à écrire, personne n’est venu me dire le rôle de ces deux parties importantes d’un roman. Même si cela tombe sous le bon sens... J’essaie de penser à ceux qui débutent afin de leur donner des pistes et c’est bien le but de cette nouvelle rubrique !

Bonne fin de week-end !
Amitiés littéraires.

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