vendredi 29 novembre 2013

Que faire avant l'écriture d'un roman ?



Je n’en parle pas beaucoup, mais la phase avant écriture est aussi importante que les relectures et les corrections a posteriori. C’est le moment de mettre sur le papier (ou sur l’écran) les idées qui deviendront l’épine dorsale de votre texte. Mais cela ne doit pas se cantonner à quelques détails griffonnés à la va-vite ! Il faut s’organiser en s’imposant une méthode personnelle et la plus efficace possible. Celle qui suit est la mienne et ce n’est pas la meilleure ou la plus efficiente. C’est tout simplement en travaillant ainsi que je me sens le plus à l’aise.

Je commence par rédiger un storyboard, une sorte de synopsis générique qui recense tous les événements principaux de l’intrigue. Un fil conducteur qui permet de matérialiser l’idée première et favorise ainsi la détection des premiers non-sens. Cela induit aussi la création des personnages secondaires auxquels on ne pense pas nécessairement tout de suite.

Ensuite, je lance une petite étape rapide mais importante tant pour la géolocalisation que pour l’accessoire. Je récolte toutes les cartes géographiques, les plans de villes, tout ce qui concerne les déplacements et le transport. Horaires et numéros de vol des avions, noms des routes tout en vérifiant la conformité temporelle avec la période du récit. Idem pour les véhicules, pour les armes ou encore pour une banale recette de cuisine !

Je choisis ensuite soigneusement les noms de mes personnages et rédige pour chacun un curriculum vitae le plus complet possible. De la date de naissance aux traits de caractère en passant par les langues parlées ou le véhicule habituel, ils ont tous droit à leur fiche. Je fais toujours très attention aux patronymes. C’est le premier contact concret avec le lecteur et, consciemment ou non, nous attachons un caractère ou une typologie morale, voire physique, en fonction d’un prénom. Le plus difficile demeure les noms et prénoms des personnages étrangers. Par exemple, pour un patronyme afghan ayant la bonne musicalité dans mon intrigue, il m’a fallu quelques heures de recherche pour le rendre probant.

Vient le moment de ce que j’appelle la timeline. Une simple ligne graduée que je crée et sur laquelle viennent se greffer toutes les actions au travers des dates et même parfois des heures de survenance. C’est tout simplement le meilleur moyen de ne pas faire d’anachronisme ou d’erreur dans la narration.

Je passe ensuite à la collecte ou la vérification des informations utiles. On a beau connaître un lieu, des faits, il faut toujours se méfier de sa mémoire. Par exemple, je n’ai pas remis les pieds à Sanaa (Yémen) depuis 1986. Aujourd’hui, cela a nécessairement évolué et il faut en tenir compte si l’on veut que la fiction s’inscrive dans une réalité contemporaine. Cela apporte de la crédibilité à votre roman.

Après tout cela, j’attaque le découpage des chapitres pour y glisser la ou les actions qui s’y dérouleront. C’est rédigé dans un style télégraphique peu orthodoxe afin d’établir la ligne directrice du roman, beaucoup plus précise que le premier jet supra. C’est un passage obligé pour faire de votre roman un véritable page-turner. Autrement dit, un livre que l’on ne peut refermer avant de l’avoir fini, la fin d’un chapitre rendant nécessaire de lire le suivant avec une phrase-choc qui entretient ou relance l’intrigue dans l’esprit du lecteur.
Concernant la longueur des chapitres, je me suis fabriqué un tableau Excel avec lequel je note, en phase d’écriture, les nombres et moyennes de pages, de mots, de caractères, etc. C’est un tableau de bord qui me permet de garder un œil sur le travail produit et de respecter les impératifs techniques. Si votre éditeur vous commande un roman de cent mille mots maximum, ne partez surtout pas au hasard, l’échec serait garanti et cuisant.

Je réserve toujours un soin particulier au prologue et à l’épilogue d’un récit. Le premier me sert de lancement à l’intrigue, à mots cachés, pour révéler un détail essentiel que le lecteur découvrira ou comprendra, après plusieurs chapitres seulement. Le second, je le réserve le plus souvent à la gifle finale, l’événement inattendu qui va remettre en question la vérité établie dans le dernier chapitre ou, au contraire, la souligner mais toujours avec une action surprenante et inattendue. Ce sont de sacrés outils à utiliser très sérieusement et qui méritent une longue réflexion.

À ce stade, je commence l’écriture en elle-même et quelque part, il n’y a aucune place au hasard ou à la chance. Tout est construit et préétabli sur mes notes et dans ma tête. Il est évident qu’à cet instant, j’ai l’esprit en effervescence complète, avec la hâte de concrétiser le récit proprement dit. Ainsi, je ne perds plus de temps à chercher une info ou à me demander si X a pu rencontrer Y à tel endroit, comment s’appelle l’aéroport ou tel personnage, etc.

Le titre est le point final de la fiction. Il peut survenir comme une évidence avant même la rédaction du synopsis allégé ou longtemps après la fin, voire après la phase relecture et corrections. Il n’y a aucune règle. Et bien souvent, vous verrez que vos éditeurs ont leur propre idée et qu’ils développeront des trésors de patience pour vous convaincre d’en changer.

Voilà, tout ce qui peut se passer avant la rédaction d’un roman ou d’une nouvelle. Pour cette dernière, quelques phases sont différentes, ne serait-ce que l’absence de chapitres. Sinon, c’est le même travail de fond. Enfin, si votre expérience personnelle est le meilleur des appuis, ne vous reposez pas uniquement sur celle-ci. Elle doit simplement rester une bonne base de départ dont il faudra vérifier ou actualiser chaque information.

Si vous pensez qu’écrire, c’est s’asseoir devant son ordinateur et lancer quelques jolies phrases sur une feuille vierge à l’aide de Word, vous faites une très lourde erreur. Vous n’iriez pas bien loin, vous seriez vite dans le doute et finalement votre récit risquerait de déplaire.
Les vrais éditeurs sont de redoutables professionnels et ceux qui lisent vos manuscrits traqueront sans pitié toutes vos erreurs. Comme quoi, il n’y a pas que l’orthographe ou un bon vocabulaire pour bien ficeler un texte ! L’éditeur vous sera gré de ne pas raconter d’âneries et vous pardonnera bien volontiers un subjonctif passé hasardeux ou encore l’oubli d’un pluriel, mais une invraisemblance ne pourra jamais trouver grâce à ses yeux.

Et tout cela pour vous dire que je suis en plein dedans. Le prochain roman va bientôt passer en phase d’écriture...

Excellente journée,
Amitiés littéraires.

samedi 23 novembre 2013

La déontologie (oubliée) des critiques littéraires !



Lorsque l’on écrit et que l’on est régulièrement édité, il faut impérativement se préparer aux critiques en tous genres et je vais vous donner quelques conseils.
Un principe doit être absolument conservé à l’esprit.
Vous ne pouvez pas plaire à tout le monde et chacun a le droit d’exprimer son opinion.

Maintenant, déchiffrons les différents styles de commentaires :
Ceux qui aiment vos textes et l’expriment.
Ces commentaires font du bien et sont malheureusement très rares. En ce qui me concerne, je vois bien peu de choses écrites publiquement et je reçois énormément de messages positifs. On pardonne facilement quelqu’un qui vous a lu et qui vous envoie un message personnel pour vous le dire. Sans avoir un ego démesuré, on aime voir que nos écrits plaisent aux lecteurs et il est dommage de constater que trop peu le manifestent. C’est ainsi, il faut s’y faire.
Ceux qui n’aiment pas et le disent avec respect en donnant parfois des conseils.
C’est certainement cette frange de commentaires à laquelle j’attache le plus d’importance. N’ayant pas la science infuse, je lis toutes les critiques surtout quand elles sont négatives mais exprimées avec politesse et respect. Il y a quelquefois des vérités et l'on peut en tenir compte pour mieux faire la prochaine fois. Cela dit, ne vous arrêtez pas non plus sur ces critiques et ne fixez pas votre stratégie d’écriture sur celles-ci, vous n’en sortiriez jamais !
Ceux qui ne vous ont pas lu et vous dénigrent, à la limite de l’insulte, pour vous salir.
C’est la partie la plus amusante. Au tout début, quand on commence, on prend ces diarrhées verbales nauséabondes pour argent comptant et avec le temps, on fait avec. Pourtant, on le vit très mal.

Concernant cette troisième partie des commentaires, il faut vous préparer immédiatement et dès que vous commencez à écrire et qu’une maison sérieuse vous publie à compte d’éditeur.
Rappelez-vous – je le souligne sous ma rubrique conseils de ce blog – sur 5000 manuscrits, 3 seulement seront retenus et publiés par un éditeur professionnel. Cela veut dire 4997 frustrés potentiels à la langue bien pendue, prêts à cracher sur ceux qui ont passé le cap.
En dehors de la jalousie, vous allez vous heurter à la bêtise humaine et à toutes ses dérives. Il y a des gens qui aiment salir, comme cela, gratuitement, presque par principe allais-je dire. Que voulez-vous y faire ? Tournez les talons et oubliez, c’est la meilleure chose à faire.

De mon côté, j’ai eu droit aux attaques d’un pseudo auteur érotique, une jeune femme qui n’a jamais rien écrit de transcendant, se complaît dans la médiocrité et tente, sous un masque affable qui ne trompe plus personne, de ruiner le travail des autres. De même, une blogueuse littéraire qui m’a craché dessus dans un pamphlet de soixante lignes. Quand j’y ai retrouvé plus de trente fautes d’orthographe, son crachat avait le goût exquis de la revanche sans avoir rien à faire et encore moins à répondre. Ou encore, ce triste sire qui crée un profil sur Amazon pour ne juger que l’un de mes textes. Et même sur les réseaux sociaux littéraires, vous trouverez ce genre de pisse-vinaigre à la plume trempée dans l’acide qui essaie de démonter vos écrits et se ridiculise en prouvant noir sur blanc qu’il n’a jamais lu la moindre ligne de l’un de vos textes.

Vous verrez, il y a de tout et notre monde est à l’image de notre société. L’excellent côtoie le putride, la gentillesse est souvent effacée par la méchanceté gratuite et surtout, on se pose la question légitime de savoir pourquoi une moitié du monde est faite pour emmerder l’autre ! Pardon pour le langage fleuri mais il image au mieux la chose et décrit fort bien la seule matière qui me vient à l’esprit pour définir l’origine de ces tristes personnages.

Par conséquent, appliquez les quelques règles qui suivent et vous vivrez mieux ces grands instants de solitude ! Promis.

Lisez tout, tenez compte de peu, ne répondez jamais.
Traitez par un mépris silencieux les insultes diffamatoires.
Mettez en avant les critiques constructives et objectives, même si tout n’est pas bon. Parlez-en sur votre blog, l’auteur du commentaire sera ravi que vous en teniez compte.
Si vous lisez vous-même un livre, dites le bon en public, le moins bon en privé.
Quelle que puisse être la critique, on parle de vous, même avec les pires des mots.
Répondez systématiquement à vos lecteurs qui vous contactent en privé.
Apprenez à discerner la vraie critique de la fausse ou de celle écrite pour nuire.
Repérez de même les bons critiques et souvenez-vous de leurs noms, ce sont des références. (Samba sur Amazon, Callixta sur Blue Moon, etc.).

Pour conclure, l’art est difficile, la critique est aisée.
Et ce n’est pas demain que la déontologie de la critique sera inventée ou mise en vigueur...

Bon week-end à tous,
Amitiés littéraires.

vendredi 22 novembre 2013

Ajout des libellés sur les articles du blog !



Cela faisait un bout de temps que je devais faire cette modification et je reculais, faute de temps. Avant d’être submergé par le nombre d’articles à classer, j’ai enfin consacré les quelques heures nécessaires à cette mise à jour importante du blog.

Dorénavant, vous pourrez retrouver les articles classés par thèmes, communément appelés libellés. Vous trouverez ci-après la liste que vous pourrez consulter en permanence, dans la colonne de droite. Les titres sont suffisamment explicites pour ne pas avoir à décrire le contenu de chacun. Le chiffre entre parenthèses indique le nombre d’articles publiés et regroupés dans le libellé en question.

■ Appels à Textes
■ Autres auteurs
■ Concours
■ Critiques & avis
■ Grands thèmes
■ Infos blog
■ Infos générales
■ Médias
■ Réponses aux lecteurs
■ Réseaux sociaux
■ Éd. Bord du Lot
■ Éd. D. Leroy (E-ros)
■ Éd. Harlequin - HQN
■ Éd. Le Gaulois nomade
■ Éd. VFB

Très belle journée à tous,
Amitiés littéraires.

mercredi 20 novembre 2013

Quelques réponses à vos questions !



Un titre générique pour vos dernières questions sur mon activité et auxquelles je réponds ci-après. Cette fois, l’essentiel de celles-ci concerne la technique d’écriture et provient de jeunes auteurs. Je partage bien entendu et avec beaucoup de plaisir ma courte expérience. Vous trouverez à la fin quelques réponses sur des généralités et le programme 2014.

Combien de temps passez-vous à l’écriture de vos nouvelles ou de vos romans ?
L’écriture est évidemment mon sujet préféré. J’ai la chance de ne pas manquer d’idées et encore plus de savoir saisir mes textes relativement vite sur un clavier. En moyenne, j’écris une nouvelle en une journée et un roman en deux à trois semaines. Si cela peut surprendre, je fais un petit rappel sur mes journées qui cumulent, en moyenne, une quinzaine d’heures de présence, sans week-end ni vacances, avec parfois, des élans nocturnes incontrôlables ! Et je ne parle que de l’écriture, pas des corrections ni de l’entretien du blog ni du reste...

Est-ce que vous vous relisez ?
Oui, bien sûr. J’écris un chapitre, le relis une première fois et y apporte quelques corrections à la volée avant de le sauvegarder puis de passer au suivant.

Comment faites-vous vos corrections ?
Je fais une première correction générale avec un logiciel spécialisé puis je m’attelle à plusieurs passes différentes. Je commence par traquer le principal, l’orthographe, la grammaire, la syntaxe et ainsi de suite. J’en fais une autre sur les répétitions et le style de langage. Une autre sur les dialogues où je m’évertue à rendre les échanges entre les personnages le plus crédible possible. Ensuite, vient le tour des incises et, le plus horrible à mes yeux, les concordances de temps (rires) où je m’arrache régulièrement les cheveux.
Ensuite, j’envoie à l’éditeur qui me fait part de ses commentaires, conseils et directives. Dès que j’ai le retour, je les mets en application, scrupuleusement, avant de lui retourner la version définitive, en respectant toujours les délais imposés, bien entendu.

Acceptez-vous les conseils et corrections dictés par vos éditeurs ?
Je le dis et le répète souvent, je suis un auteur au tout début du chemin. Je travaille avec plusieurs éditeurs et j’écoute chacun d’eux, je mets en pratique leurs conseils et surtout j’apprends en me remettant en cause constamment.
Si un auteur sait raconter une histoire, y mettre du suspense ou de quoi faire rêver son lecteur, l’éditeur sait parfaitement de son côté comment passer cette émotion au lecteur avec toute la technique linguistique adéquate qui s’impose ! Et croyez-moi, cela représente des heures de travail, avec parfois la réécriture complète d’un texte, mais cela reste enrichissant et constructif car nécessaire pour contenter son lectorat et utile pour l’auteur en plein apprentissage. Nier cette évidence, c’est rejoindre le bataillon des amateurs qui publient rarement, voire jamais.
L’écriture est une école d’humilité dans laquelle il est difficile d’entrer et où il ne faut pas hésiter à jeter ses a priori ainsi qu’à oublier ce que l’on a toujours tenu pour bien acquis.

Comment avez-vous fait pour être édité autant de fois en 2013 ?
Tout d’abord, cela n’a rien à voir avec la chance et c’est principalement la somme de beaucoup de travail avec les heureuses rencontres et les bons éditeurs.
Ensuite, plusieurs choses demeurent primordiales. Les éditeurs cherchent des auteurs capables de leur proposer des histoires régulièrement. C’est un premier point. Après, ils apprécient que leurs auteurs se remettent en question et suivent leurs conseils sans camper sur des positions du style « mon texte est le meilleur... Pas besoin de corriger... J’ai toujours raison... ».
Bref, si vous avez de bonnes idées et si vous êtes capable de travailler énormément, en écoutant vos éditeurs, vous aurez toutes les chances de voir vos écrits se faire publier.

2014 sera la même année que 2013 ? Pourrais-je en savoir plus sur vos prochaines publications ?
J’espère simplement que 2014 sera une meilleure cuvée que 2013 ! Quoi qu’il en soit, je fais profil bas, je continue à apprendre, j’affine mon style et je suis bien décidé à produire encore beaucoup de textes. Il y aura de l’érotisme, du thriller, du polar et du fantastique, sous forme de nouvelles et de romans, c’est promis. Mais pas seulement... Il y aura une belle opération en février 2014 et nous en reparlerons, le moment venu.

Quand pourrons-nous trouver vos titres édités papier en numérique et vice versa ?
Très bonne question. L’édition est en pleine effervescence en France et beaucoup de maison d’édition sont en train de prendre le virage. Maintenant, sur ce marché fluctuant et ô combien risqué, les éditeurs ne prennent pas de paris inconsidérés, d’autant plus avec un auteur peu ou pas connu. Même pour les grands noms de la littérature, il y a souvent eu de grands flops retentissants et des échecs cuisants.
De mon côté, j’ai fait le choix de ne pas souscrire au compte d’auteur et je dépends donc des décisions stratégiques de mes éditeurs. Cela s’inscrit dans une logique absolue que je respecte complètement.
Si un jour j’atteins une certaine notoriété, j’espère que mes textes seront publiés dans les deux formats. Maintenant, gardez à l’esprit que ce genre d’opération, le lancement simultané en papier et numérique d’un roman, représente un investissement très lourd.

Pour conclure, avec les prix des liseuses rendus abordables en 2013, vous pouvez facilement rejoindre les 500.000 autres acheteurs de tablettes (statistiques officielles des ventes pour cette année) et ainsi me lire comme bon vous semble !

Petit rappel pour les jeunes auteurs, découvrez la page Conseils de ce blog.

Excellente journée à tous,
Amitiés littéraires.