Après
une vingtaine de romans et environ quatre-vingts nouvelles, si on m’imposait de
ne conserver qu’un seul de mes titres parus, ce serait incontestablement Yem et
sans aucune hésitation. Pourquoi ? Tout simplement parce que ce livre n’est
pas sorti de mon imagination. Il relate la vie d’une femme extraordinaire et un
peu de mes aventures sur la terre africaine. Je sais, ce billet est très long,
mais prenez le temps de le lire, vous ne le regretterez pas. Pour en savoir
plus, suivez le guide !
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■
La genèse de Yem
Yem
est une femme que j’ai eu la chance de rencontrer, il y a très longtemps, alors
que je portais un uniforme et que je servais en Afrique. Ce n’est donc pas vraiment
un roman et ce que vous lirez est au plus proche des faits historiques. Sachez
simplement qu’à l’origine, c’était une nouvelle qui a remporté un prix
littéraire intitulé « Femmes d’ici
et d’ailleurs » en novembre 2012, puis c’est devenu un roman, publié en
mai 2014. Enfin, après avoir confié quasiment tous mes droits aux Éditions du
38, la version définitive (numérique et
brochée), complètement réécrite de fond en comble, a vu le jour en mars
2017.
■
Pourquoi parler d’un roman paru en 2017 ?
C’est
très simple. Un de mes proches amis, Michel Fétu, ancien officier avec qui j’échange
régulièrement, a lu ce livre. Il a été tellement bouleversé qu’il m’a envoyé un
très long e-mail avec son ressenti et une floppée de questions. Avec sa
permission, je publie partiellement son commentaire de lecture et à la fin, je
répondrai à toutes ses questions, mais en public. Ainsi, ça profitera à tout le
monde.
■
Le message de Michel Fétu adressé par e-mail
« Comme promis, je reviens vers toi pour te donner
quelques réflexions sur ton roman, Yem. J'avoue avoir hésité avant de l’acheter,
car ce n'est ni un polar ni un thriller, mais comme j'ai été enthousiasmé par
nombre de tes livres, j’ai dépassé mes préjugés et grand bien m'en a pris.
En fait, ce livre n'est ni un polar ni un livre
d'aventures, encore moins un simple documentaire, c’est une leçon de vie ! C'est un récit qui offre
différents niveaux de lecture et qui, outre les émotions très fortes suscitées,
provoque des réflexions fondamentales sur l'éthique (ou le manque d'éthique) que des femmes et des hommes adoptent comme
choix de vie. À mon sens, cet ouvrage devrait faire partie des livres de référence
à posséder dans une bonne bibliothèque.
Comme je te l'ai dit sur Facebook, il y aura pour moi
un avant et un après Yem, tant cette histoire est dense et m'a touché au plus
profond de moi. J'avais d'ailleurs besoin de recul et de temps pour remettre un
semblant d'ordre dans toutes les émotions ressenties lors de cette lecture.
Dès les premières pages, je me suis remémoré une
réplique du film « Blood Diamond » qui revenait souvent entre les
protagonistes : « TIA ! » ce qui signifie This Is Africa. Tout est différent, le rythme de vie, la perception
du temps, la souffrance, la cruauté, la beauté… J'ai la conviction que nos
repères d'Occidentaux sont estompés par la réalité de l'Afrique et qu'il nous
est difficile d'appréhender cette différence.
Ce qui m'a frappé d'emblée, c'est la situation
abominable combinée avec la lâcheté des instances internationales. Cette
horreur est décrite clairement au début du livre, sans excès, mais sans filtre,
et on est très proche du journalisme de terrain, de ce style « photographique »
qui nous fait directement entrer dans l'histoire.
Effectivement, si l'Éthiopie avait eu du pétrole, des
minerais ou d'autres richesses naturelles, la communauté internationale s'y
serait précipitée ventre à terre, ce qui, à mon humble avis, n'aurait pas
nécessairement changé grand-chose pour l’Éthiopien lambda.
(Ndla :
Michel avait placé ses premières
questions ici et je les ai réunies plus bas)
Après Yem, passons évidemment à Marc, le guerrier au
coeur d'or, le camarade et l'ami, l'écorché vif et le protecteur… l'Homme.
Celui qui a fait de son éthique sa règle de vie, qui n'abandonne jamais un ami, un de ses hommes, une lutte ou un idéal. L'homme
qui parvient à grandir de sa souffrance, alors que tout le monde aurait compris
et toléré qu'il en soit aigri. L'homme avec qui certains officiers d'autres
armées auraient été contents de travailler et sans aucun doute fiers que, tout
comme Fred et Cédric, il les appelle un jour « mon ami ». On éprouve
rapidement du respect pour l'homme qui agit comme il le fait, qui parvient à avoir
le courage et l'altruisme de faire le nécessaire pour permettre à la personne
qu'il aime de vivre son rêve et de s'épanouir.
(Ndla :
Idem que ci-dessus, les questions concernant
Marc se trouvent plus bas)
Et maintenant, voici une dernière considération, toute
personnelle… Ce livre s’inscrit dans un registre différent que je ne te
connaissais pas et c’est encore une réussite, car il est d’une rare intensité. Je
ne pense pas que quelqu'un puisse rester indifférent à la lecture de cet
ouvrage. Et si je te mets bien amicalement au défi de présenter Yem en une
phrase, je me plie à l'exercice en terminant par ceci :
— Yem est une ouverture vers une volonté, une
destinée, un regard sur des hommes et des femmes qui ont choisi de vivre selon leurs
valeurs et enfin sur nous-mêmes, pour les émotions que ce roman génère en nous. »
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■ QUESTIONS
J’ai réuni toutes les questions de Michel ci-après,
avec la réponse directe en-dessous.
■ Quand on
décrit un tel drame (ce qui s'est passé
en Éthiopie, au début du récit), a-t-on conscience de décrire un processus
qui se répètera souvent (Rwanda en 1997
ou aujourd’hui, au Yémen) ? A-t-on conscience de la valeur d’exemple que
ce livre va prendre ?
À vrai dire, en rédigeant ce récit, je ne pensais pas
à la guerre qui n’est que la cause de toute cette aventure et à l’origine du
destin extraordinaire de Yem. J’ai pensé à elle, à son audace et je voulais expliquer
sa détermination à réaliser son rêve. Bien sûr, il y a eu d’autres guerres, des
conflits terribles qui ont défrayé la chronique, mais le but de ce livre n’était
pas de raconter ces épisodes dramatiques. Quant à parler de l’exemplarité de ce
roman, ce serait présomptueux de ma part. J’affirme simplement que le courage dont
elle a fait preuve, peu d’entre nous, hommes compris, auraient pu en faire
autant. Par contre, ce récit est porteur d’un message bien réel : si tu
perds tous tes rêves, alors tu meurs !
■ Quelles que
soient les épreuves, quelle que soit la souffrance, Yem s'accroche à ses rêves,
à ses buts, à l'homme qu'elle aime. C'est impressionnant de voir que, malgré sa
jeunesse, les déchirements moraux et physiques qui la blessent, elle reste
forte en puisant sa foi dans ses rêves et sa volonté dans ses désirs. Une telle
femme peut-elle un jour vivre en paix avec toutes les horreurs et les épreuves qu'elle
a traversées ?
Yem a été portée par son rêve, par sa rage de vivre et
une détermination hallucinante. Maintenant, comme tous ceux qui ont traversé
une épreuve difficile de la vie, la guerre, l’exode, la perte des proches… on
ressent une énergie différente au fond de soi. Certains laissent la haine les
envahir, d’autres en font une force et deviennent des guerriers dans le sens
noble du terme. Et après ? On n’oublie rien, on fait souvent des cauchemars,
la douleur reste identique comme au premier jour et on s’habitue simplement à
vivre avec, en affichant un masque de paix.
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■ Durant son
périple, Yem rencontre la vieille Abera qui lui fait des prédictions. Comment
une femme, libérée, moderne et cartésienne, peut-elle croire à ce que lui a
annoncé son aînée ? Peut-on voir dans cette rencontre le croisement entre traditions
et modernité ?
Dans la culture éthiopienne, loin des cités, les traditions
et les croyances ont la vie dure, tout du moins à cette époque. Quant au
respect porté aux anciens, il est omniprésent et personne ne songerait à se
moquer ou à battre en brèche des prédictions. C’est comme la cérémonie du Bounah
(Ndla : cérémonie du café), ça reste un instant de prières, de partage, de
convivialité et y être invité est un grand honneur. En Afrique, j’ai souvent parcouru
cet étroit chemin entre les coutumes ancestrales et le monde moderne. Pour nous,
Occidentaux, c’est très choquant et pourtant, si je devais raconter tout ce que
j’ai vu là-bas, personne ne me croirait !
■ Après avoir
quitté Awash, tout bascule et la vie de Yem ne tient qu'à un fil. Alors que ces
épreuves auraient incité le commun des mortels à faire immédiatement demi-tour,
qu'est-ce qui pousse Yem à continuer son chemin ?
Je serais tenté de te répondre brièvement par ceci :
de deux maux, choisir le moindre. Devant elle, une terrible épreuve l’attendait
avec neuf chances sur dix de mourir. En faisant demi-tour, elle abandonnait son
avenir, même improbable, pour retourner dans un carcan qui l’aurait étouffée à
petit feu et une existence qui n’était pas la sienne, du moins pas celle qu’elle
désirait. Quitte à choisir, mieux valait tenter l’impossible si au bout il y avait
une chance, même infime, d’aboutir. Et finalement, elle a pris la bonne
décision !
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Ville de Djibouti (cliquer pour agrandir) |
■ À Djibouti,
Yem va être confrontée à la partie la plus occulte du pouvoir en place.
Comment, si isolée et meurtrie, peut-elle encore croire que son ami la
retrouvera alors qu'elle disparaît sans laisser de trace ?
Je pense que c’est pour les mêmes raisons que
précédemment. Confrontée au pire, ayant perdu tout espoir, comme tous les
guerriers de ce monde, elle a choisi de croire en l’impossible et de s’y tenir
fermement. C’est l’amour de la vie, de la Liberté, la rage de vivre, c’est tout
ça qui te tient et, bien sûr, tu espères en celui qui n’abandonnera pas, parce
que Yem et Marc avaient un mental forgé dans le même acier. Il y a parfois des
liens qui se créent entre deux êtres et qui dépassent le stade sentimental.
■ Après sa
première rencontre avec Yem, Marc est perturbé. Il s’agace, car il ne sait pas
mettre un nom sur ce qu'il a décelé en elle. Serait-ce parce qu'il perçoit déjà
inconsciemment la richesse de sa personnalité ? Serait-ce parce qu'il sent déjà
qu'elle sera tout sauf une « conquête » ?
Très vite, Marc Escourra comprend que Yem est une
femme avec un vécu très différent et une culture étendue, avec de profondes
cicatrices derrière son beau sourire. Je pense que ceux qui ont souffert se
reconnaissent très vite, car on sent toujours la faille chez l’autre, aussi
bien cachée soit-elle. Peut-être aussi qu’il se ment à lui-même et qu’il refuse
d’admettre ses propres sentiments… va savoir !
■ Durant leur
escapade sur l'île, une bulle semble se créer entre Yem et Marc. Si les sentiments
de la jeune femme se précisent rapidement, qu'en est-il de Marc ? Il ne montre
rien, mais que pense-t-il ?
Marc est très secret, trop peut-être. Il ne se livre
pas vraiment, il cache ses émotions afin de mieux les dominer, il s’éloigne
pour s’apaiser dans la solitude. Ce n’est pas une fuite ! C’est plutôt la
quête de l’isolement pour mieux se retrouver. Est-ce si important ce qu’il
pouvait penser ? Yem est plus naturelle, plus cash. Et Marc ? En s’enfermant
dans sa citadelle, il se protège ou peut-être que c’est elle qu’il protège… Peut-être
était-ce trop tôt, trop tard, ou encore, a-t-il pensé qu’elle méritait mieux
que lui ? La vie est parfois étrange.
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Lac Abbe - Djibouti (Cliquer pour agrandir) |
■ Toujours dans
leur « bulle », la visite de Yem et Marc chez Dinkenesh et Mamush
marque un tournant dans leur relation. Peut-on dire que c'est à ce moment que
leurs âmes s'ouvrent l'une à l'autre ?
Si tu as bien lu ce passage très émouvant, c’est Yem
qui vide son sac en parlant très longtemps. Pendant cette nuit qui devait avoir
une autre tournure, elle va tout lui dire, lui confier tous ses secrets les
plus intimes, les plus atroces et expliquer tout ce qu’elle a fait, tout ce qu’elle
a subi, pour arriver là. Sans honte. Sans mensonge. Sans détour. Les mots d’une
tragédie qui vont bouleverser Marc. Quelque part, en ouvrant son âme, Yem a
réussi à atteindre celle de Marc, pourtant bien cachée et très protégée. Ce
passage est un moment très fort. Il déclenche chez lui l’envie de l’aider,
coûte que coûte.
■ Comment expliquer
que Jack reste malgré tout amical avec Marc ? Ne pouvant agir ouvertement, se
pourrait-il qu’il reconnaisse implicitement la justesse de la démarche de Marc
?
Pour fuir le pays, à cette époque, il y avait beaucoup
de faux papiers qui se vendaient sous le manteau pour s’offrir un nouveau passé
sans tache et gagner ainsi les faveurs de ceux qui avaient les billets d’avion
en poche. L’argent passait de main en main avec une rapidité déconcertante, les
passeurs et les faussaires de pacotille étaient légion… c’était une joyeuse
foire à l’exil volontaire et tous les moyens étaient bons. Je pense que « Jack »
(c’est un pseudo, bien sûr) avait
bien compris Marc et s’était laissé faire. C’était un homme bien et je suis
persuadé que ce qu’il a accepté pour Yem, il l’a refait pour d’autres, plus
tard…
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Îles Moucha et Mascali - Mer Rouge - Djibouti (cliquer pour agrandir) |
■ Le cas de Yem
est rare. Elle est parvenue à fuir Djibouti, mais qu'est-il advenu de Lulit, Adria,
Mamush et Dinkenesh ou d'autres personnes que tu y as rencontrées ?
Je le disais au-dessus, les prénoms ne sont pas tous
réels. Pour respecter la vie privée de chacun, je les ai pratiquement tous
modifiés. Sans être pessimiste, j’espère que Lulit a pu repartir chez les siens,
sinon elle a dû suivre le même chemin que la plupart de ses collègues et sombrer
dans l’alcool. Adria ? Je pense qu’elle a tenu son bar très longtemps et l’a
revendu pour repartir aussi chez elle… Mamush et Dinkenesh doivent finir
paisiblement leur vie là-bas, près du lac Abbe, dans leur petite maison. Je l’espère
en tout cas ! Ils n’étaient plus très jeunes à l’époque et j’ai du mal à
penser qu’ils sont peut-être partis pour un monde meilleur. Pour être franc, je
préfère l’ignorer. J’ai revu « Carole » en France, aussi… Quant à
Fred et Cédric, il y a des moments douloureux que je ne veux pas raviver et je
n’en parlerai pas. Tu sais, tous ces gens appartiennent au passé maintenant et je
les ai laissé s’éloigner dans les brumes qui estompent les visages aussi bien
que les grandes douleurs.
■ Marc porte peut-être ses médailles en rubans, mais il
porte ses valeurs en « pendantes » et il vit en accord avec ses
principes. Quelles sont, parmi ses valeurs morales, celles qui lui permettent
de continuer à mettre un pied devant l'autre chaque jour et à remplir ses
missions ?
Difficile à dire… Je ne sais pas si ce sont des
qualités morales ou au contraire, une faculté à se détacher de l’humain, à
oublier les atrocités du terrain, l’impuissance devant les épidémies, la famine
et la connerie de la guerre. Ah, si ! Je peux te donner une des raisons
qui faisaient avancer Marc Escourra, une simple citation qu’il porte encore
aujourd’hui en lui :
— Quand tu donnes,
tu perçois plus que tu ne donnes, car tu n’étais rien et tu deviens.
C’est de Saint-Exupéry et c’était sans doute la raison
d’être de ce jeune sergent à l’époque. Marc avait une grande faille en lui et
personne n’a jamais su ce que c’était…
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Le drame de la famine - Érythrée (cliquer pour agrandir) |
■ Tu as vécu
des missions sur le terrain dans cette région. Comment réagissent l'homme et le
gradé dans ces situations d'ouvertures de route, d'escarmouches, de découvertes
macabres ? Comment peut-on encore croire en l'être humain après avoir été
confronté à tant de situations extrêmes (malnutrition,
pauvreté, guerre des bandes, prostitution forcée, etc) ?
Oh, c’est simple. On ne peut pas réagir, on ne fait
que subir et on fait avec, bon gré, mal gré. Tu obéis aux ordres, tu mènes ta
mission à bien et puis un jour, tu quittes l’enfer. Le seul problème, c’est que
les images reviennent toujours. Les odeurs aussi. Tout revient et rien ne
lâche, ça s’agrippe à ton inconscient et ça te surprend de temps en temps lors
d’un cauchemar ou au cours d’un reportage à la télévision. Et là, ta gorge se
serre, ton regard se trouble, parce que toi, tu sais. Tu sais ce que signifient
les images. Mais tu ne dis rien. Parce qu’il n’y a rien à dire. Tu subissais,
tu subis encore, mais c’est ton combat, ta guerre et ça ne regarde personne.
Croire en l’être humain ? Comme c’est difficile…
mais c’est aussi le seul moyen de survivre et d’avancer. Les autres disent de
toi que tu es trop dur, pas assez souple, pas assez accommodant. Mais quand tu
as un lourd passé, quand tu as vu des horreurs, tu ne peux plus faire ou penser
comme les autres. Sinon, tu serais mort depuis longtemps. Mais oui, il faut
toujours croire en l’être humain, même si trop souvent ça relève de l’utopie.
■ Par ailleurs,
il fallait oser aborder les thèmes traités dans Yem, expliquer ce qu'il y avait
bien au-delà de ce que l'œil voyait. N'as-tu jamais craint certaines réactions
de rejet ou des jugements par rapport au personnage de Yem ?
Je me suis contenté de dire la vérité et de raconter
le destin fabuleux de cette jeune femme. Ce récit est un hommage à son courage,
à ce qu’elle a entrepris pour mener une autre existence en poursuivant son rêve.
Je pense que les lecteurs l’ont compris. Cette histoire, ce n’est pas une
fiction et les gens le sentent dès les premières pages. On pourra juger mon
écriture, mon style ou n’importe quoi, mais certainement pas Yem, ni ses actes ni
ses sacrifices. Pour se le permettre, il faudrait avoir vécu ce qu’elle a traversé.
À ce jour et à ma connaissance, personne ne l’a fait.
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Le sordide de la prostitution (cliquer pour agrandir) |
■ Pourquoi être
sorti de la zone de confort que tu maîtrises parfaitement pour te lancer dans
un style tellement différent ? Tu avais déjà de solides polars, thrillers ou
livres d'aventures à ton palmarès, alors pourquoi avoir écrit Yem ?
Yem fait partie de ma vie, de mon passé et je n’ai
jamais oublié cette femme d’exception. J’ai eu la chance de croiser sa route et,
même si je m’avance un peu en l’affirmant, je pense que je suis le seul à
connaître toute son histoire, tout ce qu’elle a vécu et pourquoi elle l’a
affronté. Je me sentais comme le dépositaire d’un secret, le témoin d’événements
incroyables et j’ai voulu lui rendre hommage. Ce livre, je l’ai écrit avec mes
tripes ! J’ai puisé dans mes souvenirs, mes expériences et tout ce que j’ai
partagé avec elle. C’est ce qui lui donne cette intensité si différente des
autres romans. J’aurais été incapable de l’écrire si je ne l’avais pas vécu. Je
devais le faire pour que ceux qui le lisent découvrent qui était Yem. Ainsi,
elle survivra dans la mémoire de beaucoup de gens et c’est la seule chose qui
compte.
■ Enfin, question
bête, mais j'assume ! Si tu devais, en tant qu'auteur, présenter ou
résumer Yem en une phrase afin de donner envie de le lire, que dirais-tu ?
Ce n’est pas simple ! Mais je dirais ceci :
— C’est l’histoire d’une femme Éthiopienne, l’histoire
de sa vie et d’un combat. Elle s’appelait Yem et un homme l’a suffisamment
aimée pour lui offrir son rêve et la Liberté.
Hmm… je sais ! Ça fait deux phrases, mais il y a
un peu de Marc en moi et on a en commun ce petit côté rebelle qui fait toute la
différence ! (rires)
*
YEM
■
Parution : mars 2017
■
Prix numérique : 6,99 €
■
Prix Broché : 21,50 €
■ Pages : +/- 540
■
Résumé
Brillante
étudiante en langues étrangères, Yem a vingt ans quand la Terreur Rouge dévaste
l’Éthiopie. La guerre civile provoque l’exode de la population et la jeune
Éthiopienne se réfugie avec sa famille dans un petit village reculé des hauts
plateaux. Mais Yem aspire à un autre avenir.
Pour
réaliser ses rêves, elle devra fuir son pays et quitter sa famille. Elle entame
alors un périlleux voyage à travers le Grand Rift. Un long combat pour gagner
la liberté va commencer pour elle. Son courage et l’espoir d’une vie meilleure
l’aideront à surmonter les obstacles.
L’auteur
s’est appuyé sur des faits réels et des éléments de son passé pour raconter la
vie de cette femme téméraire, à la volonté inébranlable. Vous suivrez Yem dans
les moments tragiques, les épreuves, les rares instants de joie qui ont jalonné
sa fuite, et sa rencontre avec l’amour.
Ce
livre est une grande leçon de courage et une histoire d’amour inoubliable.
■
C'est vous qui le dites
Pour
conclure, je vous livre quelques extraits des commentaires déposés par les
lectrices et les lecteurs de Yem :
- …Comme toujours dans les récits de Gilles
Milo-Vacéri, on sent qu’il a connu les endroits dont il parle ce qui donne un
air de véracité à son histoire… Ce livre est une épopée merveilleuse
d’humanité. Les personnages sont bouleversants de force, de bonté et de courage…
Ce livre est un vrai coup de cœur, avec une écriture authentique et sincère…
L'auteur y rend un hommage magnifique à une femme qui a vraiment existé.
Bouleversant… À lire d'une seule traite tellement c'est prenant !
Bonne
fin de soirée !
Amitiés
littéraires.
Ce texte est effectivement un des plus beau que j'ai lu de toi (j'ai tout lu de toi en fait hormis "le lys pourpre" si mes souvenirs sont bon ;) )
RépondreSupprimerPour moi, tu as gagné ton pari car chauqe fois que je passe devant ma bibliothèque (plusieurs fois par jour) je vois Yem et je repense à son histoire dure et belle à la fois. le chemin aura été dur pour elle mais la beauté reside dans le fait qu'elle finit par vivre son rêve :)
Bonsoir Wanessa,
SupprimerJe ne sais pas si c'est le plus beau, mais c'est le plus vrai, et de très loin.
Merci d'être passée par ici !
Belle fin de soirée !