L’écriture de ce
thriller s’achève et, bien entendu, en arrivant à la fin, tandis que j’entretiens
le suspense quant à la trame première du récit, à savoir le tueur en série, il
y a au second plan – mais est-ce vraiment
un second plan ? – l’histoire sentimentale qui sert d’épine dorsale à l’ensemble
du livre. Un roman peut toujours se finir de mille façons différentes et depuis
hier, je me suis arrêté sur un vieux débat. La raison versus le cœur...
Quand on écrit, on
ne peut rien négliger dans l’exactitude du récit, tant les éléments techniques,
le déroulement chronologique, l’interférence avec les faits réels, que le
ressenti de chaque personnage, selon son profil psychologique ou en réaction aux
événements qui le font évoluer, chapitre après chapitre. Si vous écrivez, vous
savez qu’un personnage a parfois des réactions imprévues et il peut prendre le
contre-pied absolu de ce que vous souhaitiez écrire à l’origine. Eh oui, l’imaginaire
peut aussi avoir une existence réelle, n’est-ce pas ?
En arrivant à la
fin de L’affaire Aurore S., les deux
personnages principaux se retrouvent dans une situation critique par rapport à la
trame du thriller – ne comptez pas sur
moi pour vous spoiler l’histoire ! – et dans une opposition quasi philosophique,
l’un envers l’autre.
La première plaide
la froide raison pour fuir, le second arbore l’étendard de la passion et de l’amour
pour la retrouver. J’aime ce duel qui pourrait sembler étrange au milieu d’un
récit supposé effrayer le lecteur, cependant L’affaire Aurore S. est à part et puis, je l’affirme, l’un n’empêche
pas l’autre. (Si vous n’avez pas lu les
articles précédents, c’est le moment.)
Arrivé à ce point
pivot du roman, la dernière charnière avant de basculer sur le mot fin et l’épilogue,
je me suis arrêté pour réfléchir sur ces deux idées fondamentales que sont la
raison et le cœur. J’ai tenté d’en faire le tour rapidement et si j’avais déjà
la fin de l’histoire en tête, me poser a été salutaire pour l’évolution des
personnages et imaginer une issue sans doute meilleure, parce qu’elle sera rationnellement folle !
Qu’est-ce
que c’est la raison ?
Selon Larousse, la
raison est la faculté propre à l'homme, par laquelle il peut connaître, juger
et se conduire selon des principes : La raison considérée par opposition à
l'instinct. C’est aussi l’ensemble des principes, des manières de penser
permettant de bien agir et de bien juger.
Personnellement, la
définition me fait froid dans le dos, mais admettons que l’on puisse s’y
soumettre. Fuir son instinct, c’est refuser ce que la vie nous offre de
meilleur, c’est-à-dire profiter de l’inattendu et le vivre sans se reporter à
des mesures de choix réfléchi, de considération de valeurs ou encore de l’adéquation
avec la morale de la société et celle plus aveugle de nos congénères, toujours
prompts à juger. Mais voilà, l’instinct relève du cœur, de notre stricte origine
animale et non de la réflexion... raisonnable.
Avoir une conduite
qui respecte des principes est un modus vivendi plaisant, a priori. Cette
notion qui émane de la raison me plaît déjà plus. Il est bon d’en avoir, mais d’où
viennent-ils ces fameux principes que chacun est libre d’adopter et qu’est-ce c’est ?
Selon Larousse, c’est
la règle définissant une manière-type d'agir et correspondant le plus souvent à
une prise de position morale. Pendant que j’y suis, faisons aussi le point sur
la morale ! C’est ce qui concerne les règles de conduite pratiquées dans
une société, en particulier par rapport aux concepts de bien et de mal.
Des principes, des
règles, des manières-types d’agir, des prises de position en fonction de la
morale, une conduite imposée... Cette discipline de fer se résumera fort bien avec
la citation de la romancière britannique, Elizabeth Gaskell :
“Je n’écouterai pas la raison. La
raison traduit toujours les pensées de quelqu’un d’autre”
■
Et
ensuite, l’instinct, le cœur, l’amour, qu’est-ce que c’est ?
Oserai-je dire que
c’est exactement l’inverse de ce qui est écrit plus haut ? Oui, je
franchis le pas, car comme le héros de L’affaire
Aurore S. l’affirme, si l’on devait tout réduire à la perception d’un monde
vu à travers le prisme de la raison, il n’y aurait plus rien de beau, plus de place
pour l’espoir et l’inespéré, plus de rêves ni de rêveurs et nous serions dans
un chaos indescriptible où chacun défendrait une position qui ne tiendrait
jamais compte des aspirations de l’autre. Car c’est bien connu, il y a autant
de raisons, de morales, de principes et de règles, qu’il y a d’individus sur
terre !
Finalement,
qui va l’emporter dans L’affaire Aurore S., le cœur ou la raison ?
J’ai déjà écrit la
fin, du moins, je sais ce qu’elle sera, car je vais la concrétiser ces
jours-ci. Mais attention ! L’a priori est aussi un principe qui relève de la
raison ! Alors, ne vous fiez pas obligatoirement à cet article. C’est l’avantage
d’être romancier doublé d’un rêveur patenté. J’aime vous surprendre, d’autant
que si mes romans finissent toujours bien, celui-ci pourrait vous déconcerter.
Ce thriller, je l’ai écrit d’instinct, avec le cœur et peut-être me fallait-il une
fin rationnelle et crédible ? Et si la froide raison se trouvait aussi
dans les méandres brûlants des passions amoureuses... Allez savoir !
Vous êtes perdu et
vous n’avez pas compris ? Tant mieux, c’était le but.
Pour comprendre,
il faudra lire L’affaire Aurore S.
et encore ! Je pense qu’il n’y aura qu’une personne pour en appréhender
toutes les subtilités et deviner les mystères qui s’y cachent. Et ça, mes amis,
cela relève du cœur et absolument pas de la raison.
Bonne réflexion !
Et une très belle
journée, bien sûr.
Amitiés
littéraires.
Entre le coeur et la raison, j'avoue que le coeur a toujours eu raison de moi. Même si parfois je dois en souffrir au moins je partirai en me disant que j'ai aimé et que c'est mon coeur qui m'a guidé...
RépondreSupprimerJ'avoue que tu m'as donné l'envie de le lire ... Il m'intrigue celui-ci ;)
Bisous bisous
Et c'est bien l'effet recherché...
SupprimerTu as raison pour le reste et je signe avec toi.
Bisous !
Entière jusqu'au bout et si cela dérange (car les passionné(e)s dérangent souvent) et bien tant pis. La passion a ses raisons ! ^^
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