ChocolatCannelle
est la Directrice éditoriale des Éditions
D. Leroy et par conséquent, mon interlocutrice principale quand j’évoque la
Collection E-ros dans laquelle j’ai
publié plusieurs titres. Elle a eu la gentillesse de chroniquer Tendance dominatrice, l’une de mes
dernières nouvelles publiées chez Harlequin
- HQN.
Merci
Steph pour cet avis très sympathique. Effectivement, tu connaissais bien ce texte
dans sa première mouture, à l’époque où je te l’avais présenté et alors qu’il
faisait partie de mon premier recueil érotique. Que de bons souvenirs !
J’en
arrive à ta remarque justifiée sur la pilosité et ce qui, in fine, te pose un
petit souci. Je partage ton avis tout en prêchant pour ma paroisse, certes,
avec un peu d’humour ! Je te cite :
-
Dans Tendance dominatrice, ce sont les
jugements de plusieurs personnages, les moqueries, le fait de présenter un
torse imberbe comme un élément de séduction qui me gênent. Rappelons aussi que
l’histoire se déroule dans les années 70. L’épilation était-elle à ce point
valorisé à cette époque ?
Eh
bien sûr que tu as raison dans le fond ! J’avais beau être très jeune - tu remarqueras comme je glisse
malicieusement l’allusion sur la proximité de ma jeunesse disparue... - je
me souviens parfaitement que l’apologie du poil n’était plus à faire.
Les
films pornographiques de cette époque sont même surprenants ! Tant pour le
côté masculin que féminin d’une pilosité exacerbée, quelle qu’en soit la
localisation corporelle par ailleurs. Aisselles et sexes, même combat, avec la
profusion de toisons ressemblant à des jungles - malheureusement et obligatoirement - tropicales, fournies et
broussailleuses, généralement annonciatrices de certains désastres olfactifs.
Tant
et si bien qu’en dehors de la frayeur légitimement suscitée par l’apparition de
gorilles à l’écran en visionnant un film X, on distinguait le sexe des hommes
par une protubérance qui s’érigeait tout à coup et qui laissait à penser que
les acteurs étaient dotés d’une virilité sans faille. Ecce homo n’aura jamais eu autant de sens que dans ces moments-là !
Eh oui, il fallait que l’objet du désir... hum... puisse avoir la longueur
nécessaire pour s’extraire de cette forêt, plus du tout vierge mais bien
épaisse, afin de s’ériger fièrement à la lumière du jour.
Cette
lumière qui ne pénétrait jamais ces bois touffus et obscurs où pouvait
subsister le doute compréhensible et la crainte légitime d’une hygiène quasi-médiévale,
pour ne pas dire préhistorique, compte tenu de la pilosité en question. D’ailleurs
cette dernière incertitude était partagée aussi bien par les courageux explorateurs
de sexe féminin que masculin, cela va sans dire...
Sur
le même sujet, lorsque les partenaires atteignaient la soixante-neuvième
position, le débat se terminait sur l’élimination en masse de poils ayant
déclaré leur indépendance du corps d’origine et qui s’ingéniaient à se faufiler
sous la langue ou entre les dents. Cela laissait nos jouteurs assis, chacun à
un coin du lit, se faisant rire par de subtiles grimaces et autres gymnastiques
buccales des plus improbables. Souvenez-vous de ces dialogues déso-pilants...
—
Attends, je l’ai sur le bout de la langue !
—
Hmmm... Moi aussi !
Quant
au poil rebelle, celui qui restait coincé entre la luette et l’extrémité postérieure
de la langue, qui n’a pas connu les affres de sa récupération et l’horreur des
doigts trifouillant au fond de la gorge ? Difficile d’être discret sauf à
prétexter poliment une envie pressante et s’éloigner de la lice afin d’entamer
le combat de la soirée, sans aucune gloire, dans les toilettes. Et puis ce
retour en courant vers notre patiente complice, en tenant entre deux doigts l’objet
du délit comme preuve de tous nos tourments et en criant « je l’ai eu ! ».
Ah, il résistait bien celui-ci ! J’en vois qui rigolent... Cela vous
évoque des souvenirs, vous aussi ?!
A
contrario, pour les belles actrices du X, il fallait aussi de courageux
partenaires, peu écologiques et enclins à la déforestation sauvage et manuelle,
avant d’atteindre le temple féminin du plaisir. À cette époque, heureusement
révolue, comment blâmer les hommes et leur méconnaissance proverbiale de l’anatomie
féminine ? Celle-ci était proprement invisible et les cours d’éducation
sexuelle ne fleurissaient pas encore, je vous le rappelle.
Il
fallait se creuser un accès, une véritable tranchée nécessitant plusieurs
doigts, à lutter contre les poils récalcitrants qui revenaient toujours au
milieu, à croire qu’ils étaient amidonnés... Comment faire pour appréhender au
mieux les plus subtils et bourgeonnants secrets de ces dames ? On aurait dû
inventer le cunni-pilo-lingus, cela aurait été plus proche de la vérité et des
drames vécus par ces bouches aventureuses qui essayaient bravement et qui
finissaient par renoncer, en proie aux pires envahisseurs dont il fallait
ensuite se débarrasser. Oui, il fallait beaucoup de courage et d’obstination
jadis...
Seulement
voilà, l’épilation a toujours existé et si elle emportait la majorité des
suffrages lors de l’antiquité, son déclin est vite survenu tout en survivant
aux différentes époques jusqu’à nos jours, où elle est redevenue un standard,
partiel ou intégral, féminin et enfin, masculin ! Avez-vous remarqué qu’il
y a de moins en moins de yétis sur nos plages ?
Quant
aux fameuses années soixante-dix, il y avait quelques résistants qui prônaient,
contre vents et marées, l’épilation. Disons que mon héroïne de Tendance dominatrice détonait, de la
même façon qu’une femme dominatrice et d’autant plus, un homme soumis, étaient
plus que rarissimes quand le machisme primaire avait encore ses heures de
gloire et que le poil était roi.
Je
me donc suis contenté de raconter une histoire au poil avec des héros, bien
entendu, à poil et qui, finalement, décoiffent pas mal ! (Je sais, elle était facile, mais j’avais
envie de la faire !). Quant à moi, si vous n’avez pas compris que je
déteste certaines choses, ce n’est pas ma faute ! Cela fait du bien de rire, de
temps en temps. En tout cas, cette chronique est arrivée pile-poil pour me
mettre de bon poil !
Pour
redevenir sérieux, Steph, je te remercie encore pour ta chronique qui m’a fait
très plaisir. Tu sais que ton jugement est toujours important à mes yeux.
Amitiés sincères.
■ Chronique
Tendance dominatrice : http://litterature-erotique.chocolatcannelle.fr/2014/07/27/tendance-dominatrice-gilles-milo-vaceri/
■ Blog
ChocolatCannelle : http://litterature-erotique.chocolatcannelle.fr/
■ Acheter
Tendance dominatrice : http://www.harlequin-hqn.fr/ouvrage/tendance-dominatrice
Bonne
journée !
Amitiés
littéraires.
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