Voici
la question qui me revient de plus en plus souvent et même si j’y réponds
toujours personnellement, je tenais à faire la lumière complète sur ce vaste
sujet, beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît.
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La question
Parmi
toutes celles que je reçois sur le même thème, j’ai choisi la suivante car elle
comporte un détail important pour la suite.
« Pourquoi n’avez-vous pas encore écrit une
nouvelle érotique, voire un roman, sur le thème de la romance M/M ? Après
avoir lu Libres échanges (Éditions
Harlequin - HQN), j’ai remarqué que cela ne vous posait aucun problème,
vous semblez très à l’aise sur le sujet et les scènes érotiques sont bien
rédigées. Je suis persuadée que vos lectrices vous suivraient et apprécieraient ! »
(Melle G. via contact par ce blog -
16/06/2014).
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Qu’est-ce qu’une romance M/M ?
Pour
commencer le terme est impropre, car une romance induit des scènes sensuelles,
au grand maximum, alors qu’il s’agit bien d’érotisme et donc de sexe, dans l’attente
décrite par ces dames. Donc, un texte érotique M/M narre les aventures entre
deux hommes, au moins, et a pour cadre l’homosexualité masculine. Ceux qui
grimacent, vous pouvez sortir, l’homosexualité n’est pas un tabou sur ce blog !
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Qui écrit dans ce nouveau genre
littéraire ?
Je
risque d’en faire sourire plus d’une ! L’érotisme M/M ou F/F a exactement
les mêmes sources que l’érotisme littéraire pris dans sa globalité. Il faut savoir
que les auteurs dans ce registre sont des femmes pour la plus grande majorité,
comme pour la lecture, par ailleurs.
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Pourquoi une femme a-t-elle envie de
lire de l’érotisme M/M ?
Pour
plusieurs raisons qui me semblent assez évidentes (notez que je prends des précautions, avec la psychologie féminine, il
faut toujours rester prudent et ne pas se montrer trop affirmatif ).
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Déjà, dans ce genre littéraire, examinez les couvertures. Beaucoup de jeunes
hommes très beaux, musclés, au sourire enjôleur et à la plastique irréprochable.
Même si tout a été photoshopé, ne vous leurrez pas, cela reste un premier
réflexe d’achat, au moins de simple curiosité et absolument partagé par les
hommes quand l’œil est attiré par une ravissante jeune femme un peu dévêtue.
Hommes et femmes, même combat !
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Ensuite, j’ose dire qu’il y a une certaine lassitude à lire toujours les mêmes
choses dans le cadre d’une relation hétérosexuelle. À votre avis, pourquoi mes
textes érotiques sont-ils pratiquement toujours noyés dans un passé historique ?
Pourquoi pouvez-vous retrouver tous les goûts sexuels dans mes récits ? Au
moins, je vous offre des scénario différents, variés pour leur orientation
sexuelle et des personnages illustres qui côtoient mes héros purement fictifs.
Et
au-delà de ces deux points, il y a une autre notion qui nécessite le chapitre
suivant à elle toute seule.
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La connaissance du désir chez le sexe
opposé
Par
nature, les femmes sont bien plus sensibles que nous, plus ouvertes et
affichent une tolérance que nous pourrions adopter si les hommes étaient moins
obtus et ne se réfugiaient pas toujours derrière un machisme primaire et stupide.
Je
pense très sincèrement que les femmes, en général, s’intéressent beaucoup plus
au désir de l’homme en cherchant à le comprendre, car c’est une notion obscure
et inconnue, qui autorise tous les fantasmes, toutes les hypothèses et finalement,
explique ou démontre cet engouement pour ce genre littéraire.
Pour
être honnête, quel homme se pose la question du ressenti féminin quant à sa
part de désir, d’envies, de rêves, et mieux, de fantasmes ? Oserais-je
dire que les femmes ont un tour d’avance sur nous et démontrent encore une
fois, une ouverture d’esprit que certains d’entre vous, Messieurs, feraient
bien de copier ?
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L’érotisme M/M, un phénomène de mode ou
un véritable genre littéraire ?
Eh
bien, les deux ! Les textes sont soignés, parfaitement écrits, le genre
méthodiquement exploré par quelques auteurs de renom, ce qui les intègre
complètement dans l’érotisme littéraire et parmi les meilleurs récits. C’est
incontestable et je ne reviens pas sur cette vérité que je partage
complètement.
Cela
dit, c’est aussi un phénomène de mode ! Il suffit de voir le nombre de
chroniques qui a fleuri sur ces ouvrages, un peu partout, dans tous les blogs
littéraires et pas seulement en France.
Faut-il
y voir une avancée de la culture homosexuelle dans la littérature ?
Si
c’était vraiment cela, j’applaudirais des deux mains. Malheureusement, je suis
persuadé qu’il ne s’agit que d’un effet de mode dans lequel s’engouffrent aussi
bon nombre d’auteurs, espérant des retombées plus rapides.
Pour
ma part, qu’un récit érotique soit hétéro, bi ou homosexuel, il doit absolument
s’inscrire dans la littérature érotique traditionnelle. Point final. L’érotisme
homosexuel est normal, s’intègre parfaitement et ne devrait pas faire couler
autant d’encre, même pour n’en dire que du bien et pétri des meilleures
intentions ! En agissant ainsi, avec la profusion du genre en excès, cela risque
de nuire et finira par apporter un effet pernicieux et inverse, totalement
opposé au but recherché. À trop mettre l’érotisme M/M en exergue, on va finir
par le particulariser. Le mieux sera toujours l’ennemi du bien...
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Compte tenu de tous ces éléments,
vais-je écrire un texte érotique M/M ?
Eh
bien, non. Pourtant, j’en avais bien l’intention mais devant l’offre
grandiloquente et les excès de toutes sortes, je préfère m’abstenir. C’est
pourquoi j’ai cité la question de ma lectrice en préambule. C’est un genre qui
ne me déplaît aucunement et pour lequel je n’ai pas de problème rédactionnel.
Mais
suivre un effet de mode, c’est parfaitement hors de question. Cela attendra
plus tard, quand la fièvre sera retombée et que les chroniques repasseront à un
rythme plus normal. Disons que je refuse de surfer sur une vague beaucoup trop
médiatisée à mon goût.
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Conclusion
La
littérature homosexuelle a toujours existé et se trouve aujourd’hui au centre d’un
maelstrom, voulu ou pas, dont la majeure partie ne vise malheureusement que les
retombées commerciales et financières, à l’instar de ce qui a entouré le
lancement de l’insipide Fifty Shades en son temps.
Ce
registre littéraire y survivra et fera toujours partie de nos plus beaux
textes, sans discrimination et sans l’apport exagéré de publicités tapageuses.
Bonne
fin de week-end !
Amitiés
littéraires.
Un article très intéressant ! Avec un regard différent de ce que l'on lit le plus souvent, c'est à dire qui est soit directement impliqué (l'auteure/la lectrice de MM), soit en opposition (l'auteur/le lecteur n'aimant pas ce genre et donc n'appréciant pas sa popularité). Ici, tu abordes le sujet avec un regard plutôt en retrait, en observateur, et c'est autant intéressant qu'appréciable.
RépondreSupprimerPour l'effet de mode, je ne sais pas trop ce que ça va donner. Même si la littérature érotique est souvent une affaire de femmes (auteures comme lectrices), je pense que le MM est une façon différente de s'approprier cet érotisme en tant que femme, et qui va de pair avec un renouveau de la littérature érotique à ce sujet, qu'elle soit M/F ou M/M. On voit par exemple de plus en plus de corps masculins en couverture des romans érotiques hétérosexuels, alors que, jusque-là (et ça l'est encore beaucoup), même écrit par des femmes et pour des femmes, la norme restait de représenter uniquement un corps féminin. Bref, ça change. Je pense qu'on est en train de vivre un virage, en tout cas, et que le M/M y participe. Reste à voir ce qu'il en restera mais ça sera forcément différent d'avant, dans le sens où les femmes sont en train d'assumer d'afficher leur plaisir à voir des corps masculins et des hommes avoir du plaisir, tout simplement, et que les hommes sont en train de l'accepter.
Merci pour l'article, en tout cas. :)
Valéry K. Baran