Ne
riez pas ! Cela fait malheureusement partie du métier et pour chacun
d’entre nous, le terrible moment où l’on tombe en arrêt sur une critique insultante,
affichée sur internet aux yeux du monde entier, survient obligatoirement, à un
moment ou à un autre. Personne n’y coupe et tandis que la colère explose, qu’une
envie de meurtre bien sadique nous submerge, que faut-il vraiment faire et
comment réagir ?
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La critique
La
critique est normalement l’avis positif ou négatif d’un lecteur, posté en
public via internet, devant être cadrée par un minimum de respect pour le
travail de l’auteur et normalement étayée par des arguments valides.
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À quel moment arrivent les
critiques ?
Jamais
au bon moment, hélas ! Toute plaisanterie mise à part, c’est une fois que
votre livre est diffusé, qu’il faut s’y préparer. Dès qu’il est présent sur les
plates-formes de téléchargement ou chez les libraires, vous devez vous blinder
et les attendre de pied ferme.
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Quels sont les différents styles de
critique ?
1°) Les constructives
Je
vais commencer par les bonnes, du moins, celles que l’on doit considérer comme
positives, même si cela n’encense pas complètement l’ouvrage ciblé.
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Les lecteurs. S’ils sont de bonne
foi et la majorité l'est, ils rédigeront un avis sincère sur votre livre via
Amazon, la Fnac, etc. et sous leur véritable identité. Ils peuvent relever des
points négatifs, certes, mais sans pour autant médire gratuitement. Ceux qui
n’ont pas aimé s’abstiennent dans la plupart des cas et ceux qui ont aimé
encore plus, c’est tristement vrai !
-
Les blogs et sites littéraires.
Attention, il y a blog littéraire et blog
littéraire. Encore une fois, la majorité d’entre eux rédige des chroniques
sincères même si parfois, ils peuvent avoir la dent dure. Ne le prenez pas mal,
les administrateurs sont des lecteurs compulsifs qui ont l’habitude de lire quotidiennement,
avec la force impitoyable de la comparaison en prime. Vous pourrez souvent en
tirer des leçons pour vos futurs écrits. (Vous
trouverez sur ce blog, section Blogs littéraires une liste non exhaustive
de ces sites parmi les plus sérieux.)
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Les liens SP. SP pour Spécial
Presse. Derrière, vous avez encore des blogs littéraires qui agissent en
partenariat avec les éditeurs. Le deal est très simple. Le blogueur reçoit un
exemplaire de votre ouvrage gratuitement, à charge pour lui de rédiger une
chronique après sa lecture. Attention ! Ne pensez surtout pas que la
gratuité induit automatiquement une bonne chronique en retour. C’est le jeu et
un risque à courir.
2°) Les critiques désobligeantes
À
moins que vous n’ayez écrit un véritable navet, bourré de fautes et n’ayant
aucun intérêt littéraire, ne cherchez pas trop loin les véritables raisons du venin
ainsi répandu.
Toutefois,
si vous êtes publié à compte d’éditeur, vous prenez un moindre risque car une
maison d’édition digne de ce nom fera toujours le nécessaire pour diffuser un
texte exempt de fautes et présentant un intérêt certain, en tout cas suffisant
pour l’avoir déjà convaincue.
Cela
dit, ces critiques existent et j’en ai fait la cuisante expérience. Il y a
plusieurs « sources » :
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Les aigris et autres pisse-vinaigre.
Quoi que vous fassiez, quoi que vous puissiez écrire, ils cracheront sur votre
travail. C’est leur seule occupation et c’est ainsi qu’ils se sentent exister.
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Les
je-sais-tout-sur-tout-et-toujours-mieux-que-toi ! Ce sont les plus
grands empêcheurs de tourner en rond. Ils trouveront un petit détail
insignifiant dans votre bouquin et ne parleront que de cette broutille... Bref,
des ergoteurs qui vous prendront la tête pour une peccadille.
-
Les jaloux. Et ils sont nombreux.
Mettez dans ce sac tous ceux qui ont été refusés par les maisons d’édition. Et
ils sont nombreux, nous sommes des millions à écrire en France. Fort
heureusement, ce n’est qu’une infime minorité qui se venge ainsi sur le dos de
ceux qui sont édités.
-
Les auteurs jaloux et/ou inquiets.
Issus partiellement de la catégorie précédente, ils sont faciles à percer à
jour. La chronique est généralement bien tournée, le ton très condescendant,
les phrases pompeuses, mais ce qui n’empêche pas l’effet général absolument
négatif. Ils vous détestent car selon leur raisonnement très limité, vous allez
faire de l’ombre à leurs ouvrages. Alors, autant vous casser immédiatement avec
une critique incendiaire et injustifiée.
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Les jaloux des classements. Si par
malheur, votre titre arrive trop vite en tête des classements, vous allez subir
une levée de bouclier générale et certains de vos généreux collègues ne vous
feront aucun cadeau ! Même cause, même effet que précédemment.
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Les jaloux des maisons d’édition.
Derrière ce titre peu glorieux se cachent des auteurs qui ont tenté leur chance
auprès de votre maison d’édition et ont vu leur manuscrit refusé. Sacrilège !
Pourquoi vous et pas lui ? Le commentaire assassin est régulièrement rédigé
au vitriol. Ici, c’est votre éditeur que l’on cherche à atteindre à travers
vous.
-
Certains blogs dits littéraires. On y trouve de tout. Des auteurs refoulés,
des oubliés, des aigris, bref, une infime partie de la blogosphère qui se venge
comme elle peut, avec peu de moyens et peu de retombées. Ces virtuoses de la
chronique débile en appellent souvent à deux ou trois amis, généralement des
complices baignant dans la même déchéance et aussi mal inspirés, afin de vous
pourrir un peu plus, en ajoutant d’autres inepties. Là, nous sommes dans l’univers
le plus diffamant et qui peut souvent faire très mal, le registre est à la
limite de l’insulte. N’oubliez jamais que la médiocrité la plus ignoble sévit
aussi dans le monde de la littérature...
(ndla : Et
ne prenez pas tout cela à la légère ! Pour ma part, et pour toutes ces
typologies énoncées ci-dessus, j’ai soigneusement conservé des noms et des
articles. Ce n’est pas parce que je ne dis rien, que je ne vois pas ce que
certains « vomissent » comme critiques. À bon entendeur, salut...)
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Que faut-il faire et comment traiter ce
genre de critique ?
Eh
bien, au risque de vous surprendre, absolument... RIEN ! Je vous donne
deux petites règles que vous devrez conserver à l’esprit, surtout si vous
publiez bientôt votre premier titre.
-
Vous ne pourrez jamais plaire à tout le
monde.
Ce
qui est vrai pour les grands écrivains le sera aussi pour vous comme pour moi. Ce
qui entraîne la suite logique...
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Le silence, en plus d’être en or,
demeure le plus grand des mépris.
NE RÉPONDEZ JAMAIS À UNE CRITIQUE
DÉSOBLIGEANTE, NI EN PUBLIC, NI EN PRIVÉ
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Ne rien dire, alors comment les traiter
dans ce cas ?
Je
vous donne ma méthode toute simple. Je me suis organisé en faisant une veille
internet que je pratique tous les matins, à la fraîche. Je relève tout ce qui
se dit, les chroniques, les commentaires, etc. C’est à ce moment privilégié que
je peux encaisser les retours fallacieux de certain(e)s et m’obliger à ne pas
répondre. Je conserve absolument tout en notes, le positif comme le négatif, dans
des fichiers informatiques : les noms, les titres, le commentaire, etc.
De
plus, vous constaterez, avec le temps et vos futures publications, que certains
articles finissent par disparaître. Du moins, l’auteur le supprime
volontairement, car mettre un avis ordurier sous un titre alors que tous les
autres sont positifs, cela finit par faire tache.
Enfin,
ne croyez pas que tous les lecteurs sont stupides au point d’avaler tout ce qui
est écrit, en bien comme en mal, et tant mieux ! Ils préfèrent se faire
leur propre opinion en vous lisant.
■
Et si je dois rédiger une critique pour
l’ouvrage d’un collègue ?
Ne
voyez aucune hypocrisie dans mes propos, mais dites toujours le bien en public
et faites vos remarques négatives en privé et en tête-à-tête. Vous aurez au
moins respecté son travail, d’autant plus qu’il y aura suffisamment de crétins
pour se gargariser en public et le blesser par des retours de lecture assassins,
justifiés ou non. Il vous en sera éternellement reconnaissant et puis, ne
perdez pas de vue qu’un jour prochain, il pourrait commenter l’un de vos
ouvrages... C’est le moment d’appliquer le vieil adage, ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse.
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Conclusion
Pour
terminer, ne vous affolez jamais de ce que vous trouverez sous vos livres même
si, au début, cela fait mal, car on a tendance à prendre ces insanités pour
argent comptant.
Par
contre, n’oubliez pas de remercier vos lecteurs, répondez à tous leurs messages
et enfin, soyez reconnaissant envers les blogs littéraires ou les chroniqueurs
qui parlent de vous, en bien ou en moins bien, mais toujours avec respect et
objectivité. Relayez sur votre blog !
Pour
avoir discuté avec quelques blogueuses, il y a un constat tristement
réel : Les auteurs ne remercient pour ainsi dire JAMAIS les chroniques, même
quand elles sont très positives.
Nous
nous plaignons du négatif, souvent à juste titre, alors je vous suggère de
faire l’inverse, en ne parlant que du positif et en laissant dans la boue ce
qui doit y rester.
À
méditer...
Bonne
journée !
Amitiés
littéraires.
Ah tiens, je l'ai fait, moi : remercier les chroniqueurs sur blogs ou forum (du moins, ceux que j'ai reconnus sur facebook, donc en privé ; j'avoue ne pas avoir osé me manifester directement sur les blogs et forums). Mais ça vient du fait que j'ai été habituée à publier sur le net, auparavant, donc à la communication directe avec les lecteurs. Mais, en effet, plusieurs m'ont répondu que c'était la première fois qu'on les contactait pour les remercier. ^^
RépondreSupprimerBon billet ! Je n'ai encore jamais vu de critiques désobligeante, telle que tu les décris, mais je ne connais encore pas bien le milieu des blogueurs littéraires et je ne doute pas qu'il en existe, en tout cas. Et je pense aussi que ne rien répondre est la meilleure des choses. Si la critique est négative mais respectueuse, un "merci" peut être sympa, voire un échange un peu plus poussé si on parvient à ne pas trop se laisser toucher par la critique, parce que, même négatif, un avis est toujours intéressant à entendre. Mais si elle n'est là que pour déverser du venin, en effet, le plus sage me semble aussi de ne rien dire.
Valéry K. Baran.
Bonjour Valéry,
SupprimerJe te rassure ( ! ), tu finiras bien par connaître, un jour ou l'autre. J'ai fait ce billet car à mes débuts, j'ai grincé des dents plus d'une fois et c'est grâce à mes directrices éditoriales que j'ai su éviter le pire. C'est surtout sur Amazon, la Fnac et certains blogs que fleurissent ces commentaires. Il faut s'y préparer et surtout, ne pas trop le prendre à coeur. Parfois, c'est très blessant...
Merci pour ton passage en tout cas !
Amitiés,
Gilles.