jeudi 19 juin 2014

La gestion des critiques insultantes !

Ne riez pas ! Cela fait malheureusement partie du métier et pour chacun d’entre nous, le terrible moment où l’on tombe en arrêt sur une critique insultante, affichée sur internet aux yeux du monde entier, survient obligatoirement, à un moment ou à un autre. Personne n’y coupe et tandis que la colère explose, qu’une envie de meurtre bien sadique nous submerge, que faut-il vraiment faire et comment réagir ?


La critique
La critique est normalement l’avis positif ou négatif d’un lecteur, posté en public via internet, devant être cadrée par un minimum de respect pour le travail de l’auteur et normalement étayée par des arguments valides.

À quel moment arrivent les critiques ?
Jamais au bon moment, hélas ! Toute plaisanterie mise à part, c’est une fois que votre livre est diffusé, qu’il faut s’y préparer. Dès qu’il est présent sur les plates-formes de téléchargement ou chez les libraires, vous devez vous blinder et les attendre de pied ferme.

Quels sont les différents styles de critique ?

1°) Les constructives
Je vais commencer par les bonnes, du moins, celles que l’on doit considérer comme positives, même si cela n’encense pas complètement l’ouvrage ciblé.
- Les lecteurs. S’ils sont de bonne foi et la majorité l'est, ils rédigeront un avis sincère sur votre livre via Amazon, la Fnac, etc. et sous leur véritable identité. Ils peuvent relever des points négatifs, certes, mais sans pour autant médire gratuitement. Ceux qui n’ont pas aimé s’abstiennent dans la plupart des cas et ceux qui ont aimé encore plus, c’est tristement vrai !
- Les blogs et sites littéraires. Attention, il y a blog littéraire et blog littéraire. Encore une fois, la majorité d’entre eux rédige des chroniques sincères même si parfois, ils peuvent avoir la dent dure. Ne le prenez pas mal, les administrateurs sont des lecteurs compulsifs qui ont l’habitude de lire quotidiennement, avec la force impitoyable de la comparaison en prime. Vous pourrez souvent en tirer des leçons pour vos futurs écrits. (Vous trouverez sur ce blog, section Blogs littéraires une liste non exhaustive de ces sites parmi les plus sérieux.)
- Les liens SP. SP pour Spécial Presse. Derrière, vous avez encore des blogs littéraires qui agissent en partenariat avec les éditeurs. Le deal est très simple. Le blogueur reçoit un exemplaire de votre ouvrage gratuitement, à charge pour lui de rédiger une chronique après sa lecture. Attention ! Ne pensez surtout pas que la gratuité induit automatiquement une bonne chronique en retour. C’est le jeu et un risque à courir.

2°) Les critiques désobligeantes
À moins que vous n’ayez écrit un véritable navet, bourré de fautes et n’ayant aucun intérêt littéraire, ne cherchez pas trop loin les véritables raisons du venin ainsi répandu.
Toutefois, si vous êtes publié à compte d’éditeur, vous prenez un moindre risque car une maison d’édition digne de ce nom fera toujours le nécessaire pour diffuser un texte exempt de fautes et présentant un intérêt certain, en tout cas suffisant pour l’avoir déjà convaincue.
Cela dit, ces critiques existent et j’en ai fait la cuisante expérience. Il y a plusieurs « sources » :
- Les aigris et autres pisse-vinaigre. Quoi que vous fassiez, quoi que vous puissiez écrire, ils cracheront sur votre travail. C’est leur seule occupation et c’est ainsi qu’ils se sentent exister.
- Les je-sais-tout-sur-tout-et-toujours-mieux-que-toi ! Ce sont les plus grands empêcheurs de tourner en rond. Ils trouveront un petit détail insignifiant dans votre bouquin et ne parleront que de cette broutille... Bref, des ergoteurs qui vous prendront la tête pour une peccadille.
- Les jaloux. Et ils sont nombreux. Mettez dans ce sac tous ceux qui ont été refusés par les maisons d’édition. Et ils sont nombreux, nous sommes des millions à écrire en France. Fort heureusement, ce n’est qu’une infime minorité qui se venge ainsi sur le dos de ceux qui sont édités.
- Les auteurs jaloux et/ou inquiets. Issus partiellement de la catégorie précédente, ils sont faciles à percer à jour. La chronique est généralement bien tournée, le ton très condescendant, les phrases pompeuses, mais ce qui n’empêche pas l’effet général absolument négatif. Ils vous détestent car selon leur raisonnement très limité, vous allez faire de l’ombre à leurs ouvrages. Alors, autant vous casser immédiatement avec une critique incendiaire et injustifiée.
- Les jaloux des classements. Si par malheur, votre titre arrive trop vite en tête des classements, vous allez subir une levée de bouclier générale et certains de vos généreux collègues ne vous feront aucun cadeau ! Même cause, même effet que précédemment.
- Les jaloux des maisons d’édition. Derrière ce titre peu glorieux se cachent des auteurs qui ont tenté leur chance auprès de votre maison d’édition et ont vu leur manuscrit refusé. Sacrilège ! Pourquoi vous et pas lui ? Le commentaire assassin est régulièrement rédigé au vitriol. Ici, c’est votre éditeur que l’on cherche à atteindre à travers vous.
- Certains blogs dits littéraires. On y trouve de tout. Des auteurs refoulés, des oubliés, des aigris, bref, une infime partie de la blogosphère qui se venge comme elle peut, avec peu de moyens et peu de retombées. Ces virtuoses de la chronique débile en appellent souvent à deux ou trois amis, généralement des complices baignant dans la même déchéance et aussi mal inspirés, afin de vous pourrir un peu plus, en ajoutant d’autres inepties. Là, nous sommes dans l’univers le plus diffamant et qui peut souvent faire très mal, le registre est à la limite de l’insulte. N’oubliez jamais que la médiocrité la plus ignoble sévit aussi dans le monde de la littérature...

(ndla : Et ne prenez pas tout cela à la légère ! Pour ma part, et pour toutes ces typologies énoncées ci-dessus, j’ai soigneusement conservé des noms et des articles. Ce n’est pas parce que je ne dis rien, que je ne vois pas ce que certains « vomissent » comme critiques. À bon entendeur, salut...)

Que faut-il faire et comment traiter ce genre de critique ?
Eh bien, au risque de vous surprendre, absolument... RIEN ! Je vous donne deux petites règles que vous devrez conserver à l’esprit, surtout si vous publiez bientôt votre premier titre.
- Vous ne pourrez jamais plaire à tout le monde.
Ce qui est vrai pour les grands écrivains le sera aussi pour vous comme pour moi. Ce qui entraîne la suite logique...
- Le silence, en plus d’être en or, demeure le plus grand des mépris.

NE RÉPONDEZ JAMAIS À UNE CRITIQUE DÉSOBLIGEANTE, NI EN PUBLIC, NI EN PRIVÉ

Ne rien dire, alors comment les traiter dans ce cas ?
Je vous donne ma méthode toute simple. Je me suis organisé en faisant une veille internet que je pratique tous les matins, à la fraîche. Je relève tout ce qui se dit, les chroniques, les commentaires, etc. C’est à ce moment privilégié que je peux encaisser les retours fallacieux de certain(e)s et m’obliger à ne pas répondre. Je conserve absolument tout en notes, le positif comme le négatif, dans des fichiers informatiques : les noms, les titres, le commentaire, etc.
De plus, vous constaterez, avec le temps et vos futures publications, que certains articles finissent par disparaître. Du moins, l’auteur le supprime volontairement, car mettre un avis ordurier sous un titre alors que tous les autres sont positifs, cela finit par faire tache.
Enfin, ne croyez pas que tous les lecteurs sont stupides au point d’avaler tout ce qui est écrit, en bien comme en mal, et tant mieux ! Ils préfèrent se faire leur propre opinion en vous lisant.

Et si je dois rédiger une critique pour l’ouvrage d’un collègue ?
Ne voyez aucune hypocrisie dans mes propos, mais dites toujours le bien en public et faites vos remarques négatives en privé et en tête-à-tête. Vous aurez au moins respecté son travail, d’autant plus qu’il y aura suffisamment de crétins pour se gargariser en public et le blesser par des retours de lecture assassins, justifiés ou non. Il vous en sera éternellement reconnaissant et puis, ne perdez pas de vue qu’un jour prochain, il pourrait commenter l’un de vos ouvrages... C’est le moment d’appliquer le vieil adage, ne fais pas à autrui ce que tu ne voudrais pas qu’il te fasse.

Conclusion
Pour terminer, ne vous affolez jamais de ce que vous trouverez sous vos livres même si, au début, cela fait mal, car on a tendance à prendre ces insanités pour argent comptant.
Par contre, n’oubliez pas de remercier vos lecteurs, répondez à tous leurs messages et enfin, soyez reconnaissant envers les blogs littéraires ou les chroniqueurs qui parlent de vous, en bien ou en moins bien, mais toujours avec respect et objectivité. Relayez sur votre blog !
Pour avoir discuté avec quelques blogueuses, il y a un constat tristement réel : Les auteurs ne remercient pour ainsi dire JAMAIS les chroniques, même quand elles sont très positives.

Nous nous plaignons du négatif, souvent à juste titre, alors je vous suggère de faire l’inverse, en ne parlant que du positif et en laissant dans la boue ce qui doit y rester.
À méditer...

Bonne journée !
Amitiés littéraires.

2 commentaires:

  1. Ah tiens, je l'ai fait, moi : remercier les chroniqueurs sur blogs ou forum (du moins, ceux que j'ai reconnus sur facebook, donc en privé ; j'avoue ne pas avoir osé me manifester directement sur les blogs et forums). Mais ça vient du fait que j'ai été habituée à publier sur le net, auparavant, donc à la communication directe avec les lecteurs. Mais, en effet, plusieurs m'ont répondu que c'était la première fois qu'on les contactait pour les remercier. ^^

    Bon billet ! Je n'ai encore jamais vu de critiques désobligeante, telle que tu les décris, mais je ne connais encore pas bien le milieu des blogueurs littéraires et je ne doute pas qu'il en existe, en tout cas. Et je pense aussi que ne rien répondre est la meilleure des choses. Si la critique est négative mais respectueuse, un "merci" peut être sympa, voire un échange un peu plus poussé si on parvient à ne pas trop se laisser toucher par la critique, parce que, même négatif, un avis est toujours intéressant à entendre. Mais si elle n'est là que pour déverser du venin, en effet, le plus sage me semble aussi de ne rien dire.

    Valéry K. Baran.

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    Réponses
    1. Bonjour Valéry,
      Je te rassure ( ! ), tu finiras bien par connaître, un jour ou l'autre. J'ai fait ce billet car à mes débuts, j'ai grincé des dents plus d'une fois et c'est grâce à mes directrices éditoriales que j'ai su éviter le pire. C'est surtout sur Amazon, la Fnac et certains blogs que fleurissent ces commentaires. Il faut s'y préparer et surtout, ne pas trop le prendre à coeur. Parfois, c'est très blessant...
      Merci pour ton passage en tout cas !
      Amitiés,
      Gilles.

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