Cela
paraît d’une telle évidence que vous pourriez vous demander à quoi peut bien
servir un article sur le sujet... Eh bien, c’est moins facile qu’il n’y paraît,
alors je vous propose quelques astuces et des outils pour y voir plus clair.
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Définition du chapitre
De
capitulum, petite tête en latin, le
chapitre sert à construire un texte, le structurer et faciliter ainsi sa
lecture. C’est donc, une articulation primordiale dans la rédaction de votre
manuscrit. Le chapitre premier suit obligatoirement le prologue, le dernier
précède obligatoirement l’épilogue. La série est numérotée pour faciliter le
repérage. Choisissez de préférence des chiffres romains pour les identifier, mais
ce n’est qu’une question de goût.
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Court ou long, quelle est la bonne
mesure ?
Aucune
mesure n’est à privilégier hormis la vôtre et principalement, celle qui sied
parfaitement à votre intrigue. Cela dit, un chapitre, doit avoir un minimum de quelques
pages tout de même et ce qui est préférable à tout autre calcul, c’est d’harmoniser
la longueur des chapitres. Et ça, c’est un exercice plus difficile que vous ne pouvez
le croire. Compter les pages est inutile, voire trompeur.
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Comment estimer convenablement la
longueur d’un texte dans un chapitre ?
Premièrement,
commencez par oublier le nombre de pages. Aucun éditeur ne tiendra compte de ce
chiffre. Il préférera la notion de mots ou mieux, de CEC. Derrière ce
barbarisme, comprenez le nombre de Caractères
Espaces Comprises. Vous imaginez bien que lorsque vous rédigez votre roman
sous Word, le texte n’aura absolument pas la même présentation une fois passée
dans la moulinette de l’éditeur. Vos dix pages en feront peut-être quinze ou
seize chez lui. Par contre, en lui disant que votre manuscrit représente
150.000 CEC, il saura exactement à quoi s’attendre.
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Comment obtenir le nombre de mots ou de
CEC ?
Si
vous rédigez vos romans comme je le fais, vous l’écrivez chapitre par chapitre,
en le sauvegardant dans un fichier informatique distinct, ce qui vous facilitera
la vie pour la correction ultérieure.
Quand
votre chapitre est achevé, allez dans l’onglet Révision de Word et cliquez sur Statistiques. Le programme vous donnera alors une succession d’indications
dont seules deux nous intéressent, les mots et les CEC. Notez-les, c’est cela
qui est important.
Astuce :
si vous sélectionnez une partie du texte, le résultat de Word ne concernera que cette partie. Parfois, en
cas de reprise partielle d’un texte, cela pourra vous aider.
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Avec ces chiffres, comment peut-on harmoniser
la longueur d’un chapitre ?
Eh
bien, si vous suivez ma méthode, vous savez à l’avance et à peu près, ce que
vous mettrez dans chaque chapitre. Reportez-vous à l’article de technique
littéraire concernant l’intrigue, le suspense et le page turner. Ensuite, c’est à vous de diriger vos écrits, de
structurer votre imagination pour cadrer aux limites que vous vous imposerez.
Surveillez le compteur de mots en bas, à gauche de l’écran Word, ce sera aussi
un bon indicateur.
Maintenant,
il faut aussi un garde-fou technique, ce sera l’objet de la question suivante.
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Comment rester dans la moyenne ?
Une
page remplie de dialogues et d’incises comparée à une page de texte narratif,
sera beaucoup plus légère. Par conséquent ne vous fiez pas au nombre de pages.
Gardez un œil sur le compteur qui s’incrémente comme expliqué ci-dessus.
Avec
l’habitude et l’expérience, vous verrez que cela devient facile et vous aurez
vos propres repères en matière de longueur de texte.
Ensuite,
je vous suggère d’appliquer la méthode que je me suis imposé à mes débuts. J’avais
créé sous Excel un tableau me permettant de décompter précisément tous les
chiffres qui m’intéressaient, pour chaque chapitre.
Ainsi,
en rentrant le nombre approximatif de mots que je pensais atteindre pour mon
roman, le tableur calculait lui-même les données et les affichait. De la sorte,
je savais approximativement où j’allais. Ensuite, en cours d’écriture, je
rentrais les données pour chaque chapitre et cela me permettait d’avoir
rapidement une mesure comparative avec mon objectif de départ et je voyais d’un
seul coup d’œil si j’étais dans les
clous, ou pas.
Avec
le temps et l’habitude, je ne l’utilise plus car globalement, je connais maintenant
ma façon d’écrire et les mesures approximatives, inhérentes à celle-ci.
(Notez au passage la disparité des chiffres.
À nombre de pages égal, observez la différence du nombre de mots ou de CEC. De
même, selon mon objectif, je devais finir ce roman avec 625 pages et la réalité
était de 636. Onze pages de delta sur la longueur totale, ce n’est rien.)
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Conclusion
Soignez
cet aspect de votre roman en homogénéisant la longueur des chapitres. Cela peut
vous sembler fastidieux, ennuyeux, pourtant c’est ce qui donnera une
construction et une structure adéquate pour un meilleur confort de lecture. Ne
vous inquiétez pas, certains vous reprocheront des chapitres trop longs ou trop
courts. Peu importe ! Il est essentiel que vous vous sentiez à l’aise et
que l’ensemble présente une harmonie de longueur, à quelques centaines de mots
près, bien entendu ! Ne visez pas des longueurs au mot près, vous n’y
arriverez jamais.
Comme
je vous en avais parlé dans l’article sur la présentation du manuscrit, n’oubliez
pas de glisser vos données techniques avec celui-ci et exprimez-vous en mots et
de préférence, en Caractères Espaces Comprises. Votre éditeur vous regardera d’un
autre œil.
Ne
vous inquiétez pas, cela rentre vite et vous oublierez cet aspect rébarbatif de
l’écriture.
Pas
simple tout ça, n’est-ce pas ?
Mais
qui a dit qu’écrire était simple...
Bonne
fin de journée !
Amitiés
littéraires.
Passionnant de lire vos conseils. Ils me seront très précieux. Mille mercis!
RépondreSupprimerBonjour Jean-François,
SupprimerC'est tout à fait normal d'aider les autres ou du moins, de partager son expérience, si modeste soit-elle.
Je vous souhaite beaucoup de réussites et le succès pour vos ouvrages.
J'en profite pour vous souhaiter aussi, une très belle année 2019.
Bien cordialement,
Gilles.
Merci, c est généreux d votre part
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