Dans
la technique littéraire, s’il est un art aussi difficile que d’écrire, c’est
bien de présenter son travail à un ou plusieurs éditeurs. Voyons comment
procéder au mieux afin de mettre toutes les chances de votre côté.
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Règles de base
Votre
chef-d’œuvre est terminé ? J’entends par terminé, qu’il est parfaitement mis
en page, plusieurs fois relu et principalement par des tiers, correctement
orthographié et qu’il est prêt à être imprimé... Bien, voyons ce que nous
allons en faire.
La
première règle, celle que je n’ai jamais oubliée, est primordiale et doit être
conservée à l’esprit en permanence. Sur
5000 manuscrits envoyés, 3 seulement seront publiés.
La
seconde règle est celle que je me suis imposé, il y a deux ans. Pour une porte
qui se ferme, il faut frapper à deux autres. N’abandonnez pas trop vite !
J’ai mis environ un an et demi avant de me faire publier. Vous pouvez céder aux
sirènes de l’auto-édition ou du compte d’auteur, à votre choix, mais le compte
d’éditeur nécessite une patience et une volonté en acier trempé !
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Le manuscrit
Votre
roman est ficelé et c’est un fichier Word sur votre disque dur. Inutile d’acheter
une douzaine de cartouches d’encre. Pour l’imprimer et le relier correctement,
optez pour un professionnel de l’imprimerie numérique, vous en trouverez
pléthore sur le web. Comparez les prix, bien entendu. Vous enverrez par email
votre fichier et l’imprimeur vous renverra X exemplaires de votre roman sous
forme papier. Optez pour une couverture semi rigide et sur celle-ci, n’oubliez
surtout pas de reporter sous le titre de l’ouvrage toutes vos coordonnées (adresse, téléphone, email ainsi que votre
blog, si vous en possédez un). De même, en fin d’ouvrage, glissez les
feuillets concernant votre bio et votre bibliographie, si vous en avez une.
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Trouver l’éditeur
Sélectionnez
l’éditeur et ne faites pas n’importe quoi ! N’envoyez pas systématiquement
votre manuscrit papier à toutes les maisons d’édition, cela vous coûterait une
fortune et pour rien. De nombreux éditeurs sont spécialisés dans un domaine
précis. N’envoyez pas un thriller à un spécialiste de la B.D. !
Vérifiez
soigneusement les lignes éditoriales et comparez le thème de votre roman aux
ouvrages déjà publiés. Ce sera un bon indicateur.
À
ce stade, recherchez scrupuleusement les directives des éditeurs pour l’envoi
de manuscrits. Ils ont tous des choix de présentation, voire une typographie
particulière, des méthodes, un modus operandi auquel il ne faudra absolument
pas déroger. De même, identifiez les directeurs de collection et relevez leur
adresse email. Ce seront vos interlocuteurs privilégiés.
Évitez
les grandes maisons d’emblée et préférez les éditeurs, de petit à moyen.
Faites-vous un nom avant de chercher à jouer dans la cour des grands. De plus,
vous apprendrez ainsi le métier qui est loin d’être aussi facile que d’aucuns
le pensent.
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La prise de contact
Vous
pouvez vous contenter d’envoyer votre manuscrit à ce stade et espérer une
réponse. Il y a de fortes chances pour que vous attendiez une réponse qui ne
viendra jamais.
Commencez
par prendre contact avec l’éditeur que vous avez choisi. Présentez-vous,
introduisez votre travail et le tout avec politesse, sans faute d’orthographe
et sans presser votre interlocuteur de vous répondre. Ce premier contact peut
se faire par email. Dans votre envoi, insérez plusieurs documents.
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Votre biographie
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Votre bibliographie
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Le synopsis de votre roman
Si
l’éditeur est intéressé, il vous répondra et vous demandera éventuellement
quelques chapitres pour se faire une idée plus approfondie. Ce n’est qu’une
façon de jauger votre style et surtout l’intervention éventuelle d’un
correcteur comme le travail de reprise.
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L’envoi du manuscrit
La
prise de contact a été positive ou bien l’éditeur n’a pas d’adresse mail ou encore,
vous souhaitez passer outre la prise de contact ? C’est votre droit, alors
passons à l’envoi proprement dit. Vos manuscrits sont sur votre bureau, parés
pour l’expédition ? N’oubliez surtout pas la lettre d’accompagnement et
une enveloppe retour, dûment affranchie, si vous souhaitez le retour du
manuscrit. Ne faites pas d’envois en recommandé, il sera refusé.
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L’attente
C’est
bien le mot qui caractérise le plus notre métier. Attendre la réponse et qu’elle
soit positive ou négative, de nombreuses semaines s’écouleront avant de pouvoir
espérer le courrier libérateur !
Un
conseil en passant. Si l’éditeur vous demande de remanier certains passages, de
réécrire telle ou telle scène, voire de reprendre complètement des chapitres
entiers, surtout, ne refusez pas ! Il sait pertinemment ce qui plaît à son
lectorat habituel et les éditeurs détestent les auteurs un peu trop imbus de
leur personne, qui pensent avoir écrit le dernier best-seller ne nécessitant
aucune retouche !
Il
faut se montrer humble, savoir soutenir son projet et le présenter
positivement, tout en acceptant de se remettre en question, d’écouter leurs
conseils avisés et de se lancer dans un véritable apprentissage.
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Les différences de l’édition papier et
numérique
Pour
connaître et avoir pratiqué les deux, je peux vous dire qu’il y a peu de
différences. De fait, un éditeur exclusivement numérique acceptera de recevoir
votre projet via un email, un éditeur travaillant sur papier refusera un tel
procédé et exigera l’envoi d’un manuscrit imprimé. Pour le reste, il n’y a
aucune différence et n’en déplaise à certains, l’édition numérique n’est pas un
sous-produit de la production littéraire papier. Agissez avec constance,
professionnalisme et conservez votre ligne de conduite, quels que soient les
typologies des éditeurs auxquels vous vous adressez.
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Conseils supplémentaires
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Laissez bien transparaître, par exemple dans votre prise de contact, que vous
accepteriez de retravailler votre texte si l’éditeur et son comité de lecture
en faisaient la demande. Montrez que vous êtes un professionnel qui ne rechigne
pas à se remettre au travail.
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De même, faites passer le message que vous connaissez la phase promotion d’un
livre et ce qu’elle induit. Un éditeur professionnel possède un tissu
relationnel important auprès des libraires comme des médias. Annoncez tout de
suite que vous accepterez les rendez-vous dédicaces qu’il prendra pour vous ou
que vous serez présent pour les interviews qu’il vous décrochera. La plupart
des auteurs l’ignorent mais le véritable travail commence après la signature du
contrat d’édition. Faites-lui comprendre que vous saurez vous libérer et l’accompagner
dans la promotion de votre ouvrage même si ce travail dépend essentiellement de
lui.
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La question délicate de l’auto-édition revient à grands pas lorsque vous
démarcherez un éditeur à compte d’éditeur. Si cela ne pose pratiquement aucun
problème avec les petites maisons, pour les grandes, afficher un ouvrage édité
à compte d’auteur ne signifiera qu’une chose, vous n’avez pas su convaincre un
éditeur ou votre travail est de moindre qualité. Par conséquent, dans votre
bibliographie, oubliez ces livres.
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De même, n’hésitez pas à parler des textes que des magazines auraient pu
accepter, des concours dans lesquels vous avez figuré en bonne place, des
anthologies qui ont retenu vos récits, etc. Cela prouvera à l’éditeur que d’autres
professionnels vous ont apprécié et ont déjà retenu vos textes.
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Ne relancez jamais un éditeur ! S’il est intéressé, il vous contactera.
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Ne vous offusquez pas d’une réponse sur une lettre préimprimée, sans aucune
personnalisation. Un de perdu, dix de retrouvés ! Poursuivez vos efforts.
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Soyez toujours honnête avec vos éditeurs, dites-leur si votre récit a déjà
attiré l’attention d’un autre professionnel, ne cherchez pas à les mettre en
concurrence. Soyez absolument carré dans toutes vos démarches et dites la
vérité. Le monde de l’édition est vaste mais tout le monde se connaît ou
presque. Vous avez contacté une douzaine d’éditeur et l’un d’entre eux vous
propose un contrat ? Envoyez un petit mail courtois aux autres pour les
prévenir, ils vous en seront grés et n’oublieront pas votre geste. C’est vous
qui avez besoin de l’éditeur et non le contraire.
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Dès le début de vos démarches, notez absolument tout ce que vous faites. Les
dates d’envoi, à qui, comment, pourquoi, etc. Sinon, vous risquez de vous y
perdre et de faire des erreurs. L’organisation est primordiale pour un auteur.
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Nota Bene
Toutes
ces informations, vous les retrouverez plus développées dans la rubrique Conseils de ce blog ainsi que toute ma
démarche personnelle pour me faire éditer à mes débuts.
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Rubrique Conseils : http://www.milovaceri.com/p/conseils.html
Bon
dimanche !
Amitiés
littéraires.
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