Vous
avez une bonne idée de scénario pour un polar, c’est bien. Voyons ce qui peut
améliorer un récit et comment mettre tout cela en place.
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L’intrigue
L’intrigue,
c’est l’épine dorsale de votre roman, bien au-delà de vos personnages. Un
crime, un méfait quelconque et l’enquête qui tend à trouver la solution de
cette énigme, sont les deux piliers généralement reconnus et acceptés du polar
ou du thriller. À cela s’ajoutent les fausses pistes, les indices, les
personnages secondaires qui prennent soudainement de l’importance dans votre
récit. C’est bien entendu valable pour d’autres genres, dans une moindre
mesure.
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Le suspense
Le
suspense (et non le suspens, ce qui est
une erreur) est primordial. Votre texte doit captiver le lecteur, le
prendre par la main et lui couper le souffle par différents éléments que vous
disséminez dans votre récit, en le prenant par surprise, au moment où il ne
peut pas s’attendre à une action, une révélation, l’apparition d’un personnage
ou d’un élément. C’est vous le maître d’œuvre de ce suspense qui doit demeurer graduel
selon le genre littéraire dans lequel vous écrivez ! Une romance n’a guère
besoin d’un suspense identique à celui qui rend Le silence des agneaux si angoissant.
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Page turner
Cet
anglicisme définie la qualité première d’un roman, c’est-à-dire le rendre
inoubliable car le lecteur n’a pas pu le lâcher en cours de lecture et s’est presque
senti obligé de « tourner les pages » jusqu’à la fin du récit. Ce
phénomène est une belle récompense pour l’auteur quand son lecteur le lui dit.
Mais il n’y a aucun hasard ! Cela se construit et pas n’importe comment.
Le
phénomène page turner est simple. Vous achevez un chapitre sur un fait qui
survient et vous n’en donnez la solution qu’au chapitre suivant, ou même plus
loin dans le récit. Le lecteur qui n’a qu’une envie, comprendre, trouver la
solution avant la fin, est tout simplement emporté et va lire jusqu’au bout
sans pouvoir s’arrêter.
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Comment mettre ces trois points en
pratique ?
À
chacun sa technique. Certains ont tellement de talent et d’intelligence de l’écriture,
qu’ils peuvent se lancer sans rien faire au préalable et créer un récit sérieux
et bien ficelé.
Pour
ma part, je me vois plus du côté de l’artisan qui travaille et peaufine son
texte. Comme je ne suis pas historien et que je n’ai pas la science infuse, je
vous donne la méthode que j’ai mise en place.
Après
avoir eu l’idée d’un roman, ce qui arrive quotidiennement, je fais le tri et il
y a toujours l’une d’entre elles que j’ai plus envie d’écrire que les autres. À
partir de ce simple constat, je travaille comme indiqué ci-après.
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Je couche mon idée sur le papier, en me limitant à trois ou quatre pages Word.
L’intrigue s’y retrouve dans les grandes lignes, je mets en place les fausses
pistes, celui qui portera le chapeau alors qu’il est innocent, etc.
—
Dès ce moment, je crée mes personnages et cela fera certainement le thème d’un
prochain billet. Je sais de qui je vais avoir besoin, quand, comment et
pourquoi.
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Je mets en place une timeline. De fait, la chronologie est très importante pour
le suspense d’un récit. Sur cette ligne de temps, j’insère les dates
principales des faits, parfois même horodatés, je glisse les naissances, les
âges des personnages à un instant T, etc.
—
À ce moment, je vérifie mes informations pour rendre crédible mon récit. La
plupart du temps, j’adosse mes fictions à des événements réels et cela donne
une mesure supplémentaire au projet. Par contre, je me méfie de mes propres
connaissances. Je vérifie absolument tout, concordances de temps pour les
faits, existence à un moment donné de tel personnage réel cité, survenance des
faits historiques, etc. C’est un long travail de fourmi mais la crédibilité d’un
roman est à ce prix.
—
J’arrive à la phase « chapitrage ». Désolé pour le néologisme, mais c’est
le mot que je me suis inventé pour cette action. Je reprends mon histoire, mon
intrigue et je la décompose dans les grandes lignes en insérant toutes les
actions principales dans les chapitres adéquats. Cela me permet de ne pas
oublier quelque chose et de créer ainsi un suspense. C’est à ce moment aussi
que commence à mettre en place le « page turning » de mon récit.
C’est
aussi le moyen d’avoir un découpage de chapitres cohérent. L’histoire doit
glisser sereinement et se dérouler sans accroc pour le lecteur tout en
conservant des longueurs homogènes à ceux-ci.
—
Et je passe enfin à la phase écriture. Cela peut faire sourire, mais à ce
stade, alors que j’ai tout ou à peu près tout structuré, je n’y reviens que
très peu. Je suis imprégné de mon récit, je vis dedans et le monde extérieur a
disparu. Quoi qu’il en soit, j’ai mes bases et je peux m’y référer en cas de
souci ou d’un oubli toujours possible. La meilleure preuve est que lorsque j’achève
un récit, je suis taciturne, maussade et presque de mauvaise humeur. J’ai l’impression
d’abandonner les personnages auxquels je me suis habitué et avec qui j’ai vécu
pendant quelques semaines.
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Pourquoi une telle méthode ?
Saviez-vous
qu’il existe des lecteurs, souvent administrateurs de blogs dits littéraires et qui ne cherchent qu’une
chose : l’erreur dans un récit. Leur jeu favori est de traquer la faute
dans une intrigue, l’anachronisme, les coquilles, qui ne jugent que les 1e
et 4e de couverture puis finalement, en oublient de faire le
principal, lire le roman et juger le récit.
En
appliquant cette méthode, j’en ai évité pas mal et cela n’empêche pas certains
énergumènes de m’envoyer encore des mails enflammés sur telle ou telle
couverture ou de venir me donner des leçons sur le calibre des armes ou le
nombre de cylindres d’un moteur...
En
agissant ainsi, j’écarte les erreurs fatales comme les discussions stériles et
critiques injustes, voire blessantes, qui n’apportent rien à personne. Je n’affirme
pas que c’est la meilleure façon de faire, c’est tout simplement la mienne.
Ensuite,
que l’on aime ou que l’on n’aime pas ce que j’écris, cela reste totalement
subjectif et je n’entrerai pas dans ce débat qui demeure naturel et
incontestable.
Bonne
journée !
Amitiés
littéraires.
Bonjour, c'est un super article que je vais "googlepluser" puisque maintenant je sais à quoi cela sert. De vous, je n'ai lu que Les Défis d'Angie et j'avoue que ce n'est pas plan-plan comme les 50 nuances... et j'ai trouvé l'écriture bien plus "naturelle" et sans artifices que ce que j'ai lu jusqu'alors dans cette catégorie. Je vais alors plancher sur vos polars!
RépondreSupprimerBonjour Mademoiselle A,
SupprimerMerci pour ce gentil commentaire. C'est tout à fait vrai, mes écrits n'ont rien à voir avec l'érotisme anglo-saxon que je trouve personnellement très "léger", pour ne pas dire puritain. J'avais écrit en son temps un billet sur Fifty shades... qui m'a été reproché, par ailleurs !
C'est très gentil de votre part si vous vous intéressez à mes polars et autres thrillers. Vous me découvrirez sous un autre visage, une autre plume et cela pourrait vous surprendre. ;))
Passez une bonne fin de journée !