Écrire, c’est
bien. Être édité, c’est très bien. Être connu, c’est mieux car sans ce dernier
point, vous pouvez écrire aussi bien que Brown, Levy et Coben réunis, vous ne
serez jamais lu.
Tout cela
ressemble bien au leitmotiv que nous devrions tous avoir en tête et dont chaque
étape n’est finalement qu’un long chemin de croix dans cette jungle littéraire
où le premier faux-pas est immédiatement sanctionné. Dans cette approche de la
communication, quels sont les outils indispensables, les actions à mener ?
Déjà, il ne faut pas différencier le papier du numérique. À peu de chose près, c’est
le même engagement surtout qu’il est question dans ce billet de la notoriété de
l’auteur et non de sa production. Pour que l’on parle de vous, il faut impérativement
suivre des passages obligés. Prenons les choses dans l’ordre.
■ Quand le contrat d’édition est signé, que
se passe-t-il ?
Il faut le dire,
c’est à ce moment que toute l’aventure commence. Non, ne rêvez pas, votre
travail d’écriture et de corrections est, certes achevé, mais commence alors la
communication et la promotion de votre projet, maintenant matérialisé. Si vous
restez assis en espérant que cela viendra, vous risquez d’attendre très
longtemps. De même, votre éditeur relèvera votre manque d’implication et il
traînera les pieds au moment où vous lui présenterez un autre projet. Plus
loin, je vous parle de la veille internet et je peux vous dire que nos éditeurs
ont l’œil acéré et voient absolument tout ce qui se dit sur la toile, surtout
quand il s’agit de leurs auteurs.
■ La communication de l’éditeur
Soyons clairs et
nets, l’éditeur ne peut pas tout faire, bien qu’il ait la première part pour ne
pas dire la plus importante. Pourtant, même si vous avez signé dans une grande
maison, vous verrez que le service presse ou communication exigera de vous un
certain nombre d’actions et d’engagements à leurs côtés. C’est tout à fait normal,
on ne revient pas là-dessus.
Les petites à
moyennes maisons d’édition vous en demanderont bien plus que les précédentes et
s’attendent à ce que vous les épauliez concrètement. Ils savent placer les livres,
ils peuvent en parler, mais vous resterez le principal acteur de votre future
promotion. L’auteur doit impérativement prendre son bâton de pèlerin et se
mettre en route mais... pas pour parcourir n’importe quel chemin et encore
moins avec le premier bâton venu !
Voyons maintenant
les outils à mettre en œuvre.
■ Le blog
Cet outil est le
premier de tous et il est indispensable. Vous pouvez vérifier, il n’y a pas un
auteur, connu ou moins connu, qui ne possède le sien. Écrire votre premier
livre ne vous exonère pas de parler de vous, de votre bio, de vos projets et ne
vous y trompez pas, les lecteurs en sont friands et le suivront toujours de
très près. C’est gratuit, financièrement parlant, par contre, un blog est très
chronophage. En effet, il doit être bien tenu, régulièrement mis à jour et suivre
votre actualité littéraire comme les tendances générales. Il y a donc un gros
effort à fournir et pour ma part, j’y passe, en moyenne, plus d’une heure par
jour.
Second chapitre
sur cet item, il est indispensable de prendre un nom de domaine, par exemple, www.milovaceri.com. Cela coûte quelques
euros à l’année et cela vous classe immédiatement dans les blogs sérieux. C’est
primordial pour votre image et un plus non négligeable pour le référencement.
Dernier point,
le référencement proprement dit. C’est gratuit et cela prend énormément de
temps. Il faut déclarer votre site auprès des annuaires, des moteurs de
recherche ou encore sur les forums professionnels. Les échanges de liens sont
prépondérants, surtout avec d’autres blogs dans le même domaine que le vôtre. L’ensemble
vous apportera de la visibilité et de la présence sur les moteurs de recherche.
Pour le vérifier, tapez votre nom d’auteur dans Google. Votre blog doit ressortir
impérativement dans les trois premiers résultats.
■ Les réseaux sociaux
Eh oui ! Il
faut y être et aujourd’hui, cela représente 30 % de votre notoriété, la majeure
partie revenant à votre blog. Dans l’ordre d’importance, il faut être présent
sur les trois réseaux suivants, pour différentes raisons.
— Google +
Pour bien
figurer sur le moteur de recherche Google (taux
d’utilisation = +/- 90 %), n’ignorez surtout pas ce média. Il prend de plus
en plus d’importance aujourd’hui. N’oubliez pas de cliquer sur les boutons G +
1 quand vous lisez un article qui vous plaît. Son auteur vous en saura gré !
— Twitter
Bien plus
professionnel que Facebook, les éditeurs sont réellement à l’affût sur ce
réseau comme de nombreux auteurs, critiques, journalistes, etc.
— Facebook
C’est le plus
fréquenté à ce jour, mais les retombées ne sont pas si évidentes que cela. Ce
réseau a changé de visage ces dernières années, je parle évidemment pour les
professionnels. Quoi qu’il en soit, il est impératif d’y être.
Vous avez votre
blog, vos trois comptes sur les réseaux sociaux et vous communiquez par tous
ces biais ? C’est bien, vous avez posé votre pierre d’angle. Passons alors
à la suite, car ce n’est pas fini.
■ Les réseaux sociaux littéraires
Vous pouvez
employer ce média. Personnellement, j’ai rapidement renoncé quand j’ai compris
que ces plates-formes étaient la porte ouverte aux commentaires anonymes ou aux
avis des critiques en mal de sensation. J’y suis encore présent, mais je ne m’en
occupe plus du tout et je ne mène plus aucune action sur ces réseaux.
■ Les médias (presse écrite, radio et
télévision)
Encore un
indispensable ! Bien souvent, ce seront vos éditeurs qui vous guideront
car l’exercice n’est pas simple. Il faut savoir parler de soi et croyez-moi,
c’est un réel défi que l’on ne gagne pas à tous les coups.
Les interviews
sont rares alors répondez toujours aux demandes, même si elles émanent de sites
qui vous semblent inconnus. Peu importe ! Il y aura toujours une trace et
avant que l’Express Littéraire ou Le Monde ne s’intéresse à vous, il faut bien
un premier pas...
La presse
régionale est difficile d’accès et l’on s’y casse assez souvent les dents.
Persévérez ! C’est incontournable dans votre stratégie de communication. Il
suffit de rencontrer le bon journaliste et d’avoir un événement à lui présenter.
La radio et, qui
plus est, la télévision, peuvent sembler inaccessibles. Pourtant, il faut
essayer et avoir beaucoup de chance.
■ Les dédicaces
Sans doute, l’un
de mes chapitres préférés. C’est la rencontre privilégiée entre l’auteur et ses
lecteurs. Dès que l’on vous invite, sautez sur l’occasion. Vous serez surpris
et c’est très enrichissant, car vous constaterez que vos lecteurs connaissent
votre texte, parfois bien mieux que vous !
Vous pouvez
essayer de courir les librairies pour proposer des séances de dédicaces, mais
les échecs sont inversement proportionnels au nombre de librairies. À moins
d’être déjà connu et attendu, les libraires déclineront plus ou moins poliment.
Pour aboutir à une issue favorable, mieux vaut faire confiance à l’éditeur qui
possède un réseau tissé avec le temps et reposant sur une confiance réciproque.
■ Les blogs littéraires
Attention, voici
le sujet qui fâche. Avec le temps vous repérerez facilement les administrateurs
objectifs car dans ce domaine, il faut trier le bon grain de l’ivraie !
Beaucoup d’entre eux sont tenus par des auteurs n’ayant pas réussi à se faire
publier et qui se vengent sur ceux qui le sont. Les aigris et les
pisse-vinaigre y sont légion !
D’autres sont à
la botte de certaines maisons d’édition, pas nécessairement les plus petites,
et entretiennent ainsi un véritable partenariat de complaisance, recevant
gratuitement les livres et faisant des articles sous forme d’éloges. On n’y
peut rien, c’est comme ça. Fort heureusement, ces pratiques ne représentent pas
la majorité.
Par conséquent,
fiez-vous à vos éditeurs, ils savent parfaitement où aller et qui contacter
pour que cela soit sérieux.
Maintenant, je
préfère encore une autre démarche, celle des blogs indépendants dont les
administrateurs demeurent toujours sincères. C’est malheureusement une minorité
dans ce domaine. Pourtant, il existe des lecteurs passionnés qui achètent et
lisent un livre avant de donner un avis objectif et toujours respectueux du
travail de l’auteur. Je le sais pour en avoir croisé quelques-uns et ils seront
toujours cordialement reçus et cités sur ce blog.
■ La veille internet
C’est tout
simplement surfer sur la toile pour voir ce que l’on dit ou pas sur vous ou sur
vos livres. C’est absolument nécessaire pour vous tenir informé, d’autant plus
que, très souvent, personne ne vous avertit lorsqu’un article est écrit sur
vous ou sur vos ouvrages. Sur ce sujet, n’intervenez jamais même si l’on vous
conspue publiquement. Notez le nom de l’indélicat et ne l’oubliez pas. La
vengeance est un plat qui se mange froid...
À ce stade, je
pense que nous avons atteint le minimum vital pour un auteur qui essaie de se
faire connaître. j’en profite pour répondre publiquement à une question qui me
revient souvent de la part d’auteurs débutants.
■ De quoi doit-on parler dans son blog ou sur
les réseaux sociaux ?
À tout seigneur,
tout honneur ! Parlez de vous, de vos livres et de vos projets. N’oubliez
pas vos éditeurs, ce qu’ils publient, ce qu’ils organisent. Ensuite, pensez à
vos collègues qui rament comme vous et qui seront friands du moindre article
sur leur production. Vous pouvez aussi vous mêler de certains débats
littéraires actuels. La matière est vaste, il n’y a qu’à piocher dedans.
Vous pouvez
aussi animer une rubrique littéraire et faire vous-même des commentaires sur
tel ou tel ouvrage. Attention de ne pas tomber dans les travers évoqués supra.
Par contre et
pour ma part, j’annonce volontiers les nouvelles publications de mes amis
auteurs, les concours ou les appels à textes, les nouveautés de mes éditeurs,
sans oublier de mettre en avant les critiques sur mes livres, bonnes ou moins
bonnes. Je le fais quand j’en ai le temps... Malheureusement !
Ne parlez jamais
en mal d’autrui et ne critiquez pas publiquement un livre. Respectez le travail
des autres comme vous aimeriez qu’ils le fassent, pour vous. Si vous relevez
des imperfections dans un ouvrage, sachez que le vôtre n’en est pas exempt non
plus ! Parlez-en avec l’auteur, mais toujours en tête à tête. Il
appréciera votre tact.
Ignorez
complètement le reste, comme les critiques faites pour vous nuire, par exemple.
Ne répondez jamais aux médiocres, vous leur feriez trop d’honneur.
De mon côté, il
m’arrive d’évoquer des maisons d’édition même si je ne travaille pas avec elles
ou, a contrario, je ne cite jamais l’une d’entre elles, malgré sa toute
puissante renommée dans un domaine précis et pour des raisons personnelles. J’ai
la rancune tenace, je n’oublie jamais rien et... le silence est le plus grand
des mépris !
En un mot, même
si vous avez un avis tranché sur une question, dites-le en restant dans les
limites de la bienséance. Cela s’appelle le respect.
■ Conclusion
Quand vous aurez
mis tout cela en pratique, vous comptabiliserez deux heures de travail
quotidien supplémentaire qui s’ajouteront au temps passé à l’écriture et aux
corrections.
Ne rêvez pas,
être auteur demande un investissement personnel très lourd et si pour vous, la
semaine de 35 heures, les week-ends et les cinq semaines de congés payés sont
des droits auxquels vous ne souhaitez pas déroger, alors oubliez cette
carrière. Et si d’aventure, vous pensez qu’être éditeur est une situation plus
confortable, oubliez aussi. Pour eux, c’est encore pire...
Bon courage et
bonne fin de week-end !
Amitiés
littéraires.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Exprimez-vous ! Merci d'avance.